Défendre l'altérité
Aujourd’hui, défendre l’altérité, c’est passer pour un homophobe, ou un ringard. S’élever contre une loi qui change la Constitution – le mariage est l’union entre des personnes de sexe opposé -, s’attaque aux valeurs non seulement de la famille, mais aux fondements de la société, et s’oppose au bout du compte aux lois du Créateur. Pour tout chrétien issu d’une civilisation dite judéo-chrétienne, voilà une cause qui vaut la peine d’être défendue. Il y va de l’avenir de la société, de celui de nos enfants qui risquent de naître dans un environnement chaotique, où les racines identitaires deviendront de plus en plus floues, où la filiation disparaîtra au profit du confort de l’homme et de ses préférences sexuelles, privant l’enfant de ses droits les plus élémentaires d’avoir un père et une mère.
Revenons à la source, à la création : « L’Eternel Dieu forma une femme (‘ishah) de la côte qu’il avait prise de Adam, et il l’amena vers Adam. Et Adam dit : Voici cette fois celle qui est os de mes os et chair de ma chair ! On l’appellera femme (‘ishah), parce qu’elle a été prise de l’homme (‘ish). C’est pourquoi l’homme (‘ish) quittera son père et sa mère, et s’attachera à sa femme (‘ishah), et ils deviendront une seule chair » - Gen 2 :24.
C’est le plan divin pour l’homme : l’humanité est fondée sur cette altérité, le fondement d’une société saine et procréatrice, par l’union de deux êtres différents sexuellement parlant, mais pas seulement. Le terme hébreu ‘ishah désigne la femme/le féminin, tandis que ‘ish désigne l’homme/le masculin. Une petite étude révèle que si l’on enlève le féminin du mot ‘ishah, caractérisé par le « ah » de la lettre hé, il reste le mot « ‘esh », qui veut dire le feu au sens propre, et au figuré… la colère de D.ieu. C’est pourquoi, l’homosexualité, dans la Bible, est une abomination. Ce n’est pas la question morale qui est en cause, c’est un principe de bénédiction et de prospérité. Le projet de Dieu pour l’homme passe par l’altérité : « ils seront une seule chair », selon l’arithmétique divine : 1 + 1 = 1.
Israël, l’autre altérité
Il existe une autre condition de bénédiction/prospérité pour le monde, c’est Israël : « Je bénirai ceux qui te béniront, et Je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi » - Gen 12. La promesse fut réitérée en Gen 18 :18, puis fut adressée à Jacob (Gen 27 :29). Le prophète Balaam (Nombres 24 :9) la reprécisera à tout Israël.
Alors que certains tentent de faire disparaître toute différence sexuelle, nous voyons aujourd’hui la volonté de gommer, effacer, éradiquer tout ce qui est juif, comme celle de vouloir délégitimer Israël. Cela part de la même stratégie que celle d’effacer la loi des genres, avec le « mariage pour tous ». Cela s’adresse non seulement aux nations qui sont l’altérité du monde juif/Israël, mais à l’Eglise issue des nations qui actuellement est en guerre contre la Loi Taubira.
C’est un principe de prospérité ou de non-prospérité, de bénédiction ou de malédiction. La nation qui rejette Israël est confrontée à ce principe biblique. Israël est distinct des nations, qu’on le veuille ou non : « C’est un peuple à part, qui ne fait point partie des nations » (No 23 :9). « Israël, c’est la portion de l’Eternel, c’est son peuple, Jacob est la part de son héritage » (Deut 32 :9).
Tout chrétien qui n’adapte pas à sa foi ce principe d’altérité concernant Israël, qui ne réalise pas l’importance vitale (car fructifiante) de « l’amour pour Sion », verra sa foi s’assécher, ou devenir religieuse. La foi chrétienne qui ne prend pas en compte Israël (et la dimension juive), est stérile ; elle n’est pas féconde, et donc n’aura pas l’impact souhaité. A l’extrême, l’Eglise qui n'intègre pas l'Israël d'aujourd'hui, tombe dans une sorte « d’homosexualité spirituelle », et elle est participante de ce que la Bible appelle « la Prostituée ».
Israël porte la semence, tandis que le Messie est « le Germe » (Tsema’h) – Esaïe 4 :2, Jér 23 :5, et Zach 3 :8, 6 :12. L’Eglise a été enfantée par cette semence ; elle a tout à gagner à bénir Israël – ensemble devant le Dieu Créateur, ces deux peuples sont « UN - ‘e’had ».
« It's My Time for France! »
« C’est mon temps pour la France » - C’était une parole donnée à Paris, lors du grand meeting du dimanche 26 mai 2013. Le prophète Chuck Pierce s’exprima ainsi : « Notre réunion à Paris la semaine dernière a été l’un des temps les plus étonnants de son histoire (la France). Seul Dieu pouvait avoir orchestré ce moment. Dans la nuit de vendredi à samedi, avec plus de 300 leaders, j'ai demandé au Seigneur, "qu'est ton message pour la France ?". Confirmé par d’autres, et de manière miraculeuse, la réponse fut : « C’est mon temps pour la France ! ».
3 000 chrétiens se sont déplacés à l’occasion de ce meeting parisien, où Paul Wilbur lui-même donna un concert. Un élément important rapporté fut que la France dans son histoire jusque-là avait « brûlé la Torah » (persécuté et chassé les Juifs, brûlé le Talmud…). Ce jour-là, un rabbin messianique ramena une Torah, comme pour dire qu’il demeurait un reste, un lumignon, et que le Seigneur allait souffler dessus.
Nous croyons que Dieu peut toujours insuffler un réveil, redonner la vie à des os secs. Dans le cas présent, je dirais que l’Eglise de France est placée devant une nouvelle chance, peut-être la dernière opportunité de faire le bon choix : prendre en compte Israël, en réalisant l’importance de se reconnecter aux racines hébraïques. Corinne Lafitte, Paul Wilbur et Chuck Pierce lors de ce Week-end du 26 mai, ont démontré combien le peuple juif est important à la foi chrétienne.
Saisissons cette occasion, et bénissons Israël ; Dieu a dit lors de la création de l’humanité : « Il n’est pas bon que l’homme (Israël) soit seul ; Je lui ferai une aide semblable à lui » (Gen 2 :18). L’Eglise a été placée en vis-à-vis d’Israël !
Le 10 juin 2013
Pasteur Gérald Fruhinsholz
En vis-à-vis – en hébreu kenegdo. Neged parle de différence, de complémentarité, et d’aide. N’est-ce pas là la définition du couple par excellence ?... De même, Israël et l’Eglise sont « le couple » par excellence devant être une bénédiction pour l’humanité. Devant Dieu, ce « couple » est UN, selon Ephésiens 2 :14-16.