Etre « ami de Dieu », comme Abraham

Publié le par Pasteur Gérald FRUHINSHOLZ

Textes : Genèse 18


Jean 3 :29, 15 :8-16

Est-il possible d’être « ami de Dieu » ? Qu’est-ce que cela signifie ?


Dieu cherche un vis-à-vis, un ami

Les parachot que lisent les Juifs à chaque Shabbat prévoient deux parachot ou passages bibliques à chaque patriarche : ainsi, la vie d’Abraham est lue en deux portions : de 12 à 17 et de 18 à 24. Genèse 12 est le début de la grande aventure pour Abram et sa postérité, Israël. D.ieu s’est choisi un homme qui accepte de marcher avec Lui, Il fait alliance. C’est le projet de D.ieu. Abram deviendra l’homme de foi par excellence et l’homme à qui D.ieu se confie, se révèle. Il devient l’Ami.

« Abram eut confiance (foi) en l’Eternel qui le lui imputa à justice » - Gen.15 :6.

 

Gen.17 est un chapitre charnière, car Abram et Saraï reçoivent la lettre « hé », le souffle de D.ieu, qui va changer leur vie. C’est la 5e lettre, et les Juifs disent que le chiffre 5 est le chiffre qui fait le lien avec D.ieu.

« Nos Maîtres disent dans le Talmud : notre monde a été crée avec la lettre Hé qui a pour valeur 5. Le 5 représente les 4 dimensions de ce monde lorsqu'elles s'attachent au Divin. C'est la raison pour laquelle Dieu ajouta la lettre Hé à Avram et il s'appela Avraham car il fut le premier à rattacher le monde à Dieu depuis la faute de Adam.
C'est la raison aussi pour laquelle la Torah se compose de 5 Livres car elle aussi permet au monde de se rattacher à Dieu. Dans l'histoire c'est le Peuple juif qui a pour mission d'être la 5e dimension et de rattacher le monde à Dieu. Il vient en effet après le minéral, le végétal, l'animal et l'humain.

Lorsqu'Israël redeviendra le Peuple du Hé, alors les Nations (le Dalet) cesseront de s'opposer à nous. Le Hé s'unira alors au Dalet (4 et 5) et ils formeront le chiffre 9 qui est la valeur numérique du mot EMET (la vérité)

 


C’est le rav Dynovizc qui écrit cela et c’est très intéressant. Personnellement, je dirais que, nous les chrétiens, sommes le peuple du « ‘het » - c’est la 8e lettre. C’est la lettre pour « Roua’h » - l’Esprit. Nous sommes le peuple du 8e jour, parce que nous avons reçu le ‘het, l’Esprit (comme Abram a reçu le ). Nous sommes issus de la résurrection, le 8e jour - le dimanche. Le Millenium est le ‘8e jour’, car Sim’hat Torah est le 8e jour de Soukkot. La circoncision est le 8e jour, qui introduit l’enfant dans la communauté et dans une nouvelle vie.

D.ieu cherche un ami et Il le trouve en Abraham, à qui Il révèle ses secrets (Gen.18 :17 ; lire aussi Amos 3 :7). Dans l’Église, le Seigneur cherche Ses amis, des gens qui sont disponibles, détachés de leurs soucis personnels et prêts à entrer dans la confidence divine, prêts à « discuter » avec Dieu, à plaider comme Abraham a plaidé pour Sodome, pour Lot et les Justes éventuels. Cela demande une foi ‘opérationnelle’, active. Cela rejoint l’Intercession, ce mot signifiant : se placer entre D.ieu et le sujet pour lequel on prie.


La marque de D.ieu

Nous sommes deux peuples – Israël et l’Église – « marqués » par D.ieu. Le et le ‘het sont tous deux la marque de l’Esprit, une impartition de Dieu en nous. Abraham et Sarah ont reçu du Seigneur d’être représentatifs de Lui pour le monde par la Loi et par le fait d’être le peuple choisi. Le peuple juif aimerait bien parfois se passer de cette « marque » distinctive, car ils ont été persécutés pour cela toute leur histoire - ‘l’étoile jaune’ est un exemple de la marque infâme que le monde veut placer sur eux. Voilà pourquoi Israël (ou une partie de l’Israël) voudrait être  « comme les autres nations ». Pourtant, ils n’ont pas le choix que d’accepter cette charge d’être ‘le peuple saint’, en allant jusqu’au bout de leur mission - le salut de l’humanité en dépend. Soyons pour cela leurs amis !

Nous chrétiens, avons reçu « la marque de l’Esprit de résurrection ». Lorsque Saraï (= noble) devient Sarah (= princesse), elle passe d’un état de « noble » à celui de « princesse ». Au premier abord, c’est un privilège. Elle rentre dans la famille royale. Cependant, au-delà du plaisir d’être princesse, il y a toutes les charges qui lui incombent. Une princesse n’est plus aussi libre pour elle-même, elle a des devoirs de responsabilité. L’étiquette royale lui commande d’agir en conséquence ; le monde la regarde, elle ne s’appartient plus. C’est la même chose pour nous, chrétiens : nous sommes « à Christ » et Lui appartenons ; Il nous a rachetés au prix de Son sang, par Sa propre mort. La différence (avec Israël, qui est revêtu de l’Esprit) est que le Saint Esprit a été placé « en nous », pour nous aider dans nos responsabilités. Cependant, D.ieu nous laisse totalement libres dans notre choix de Lui appartenir, c’est le mystère de Son amour et la liberté de Sa grâce. C’est ainsi que Ruth a décidé pour elle-même d’aimer Israël et de mourir pour cette nation qui l’accueillait, parce qu’elle avait compris quel D.ieu veillait sur Israël. Esther, malgré sa position délicate, n’a pas résisté à l’appel de Mardochée : elle a risqué sa propre vie pour sauver le peuple juif, sachant que D.ieu l’avait placée auprès du Roi pour le faire intervenir. Nous sommes, en tant qu’Église et Corps de Christ, dans la même position qu’Esther. Nous pouvons approcher le Roi des rois, et prendre le sceptre d’or qu’Il nous tend. 


Le sceptre d’or

Le sceptre d’or, je dirais que c’est « la marque d’amitié, de confiance » que D.ieu nous donne lorsque nous voulons comme Abraham, parlementer avec Lui. C’est la marque suprême. En Jean 15 :15, Jésus nous dit que nous ne sommes pas seulement serviteurs mais que nous pouvons être « ses amis », disant que ce n’est pas nous qui L’avons choisi, mais c’est Lui qui nous a choisis et établis à une position royale, privilégiée. Cela signifie qu’Il nous rend capables d’intervenir dans les choses du Royaume de Son Père. Nous ne pouvons rien par nos propres forces mais Il nous rend capables – « afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure ». La grande condition, pour porter du fruit est au verset 2 : « Tout sarment qui porte du fruit, Il l’émonde ». Le voulons-nous ? Jésus en a déjà énoncé les conditions dans le sermon sur la montagne’ : sommes-nous capables de Le préférer à notre confort, à notre famille, à nos enfants... ? Pouvons-nous supporter ce que Job a supporté, ou plutôt accepterions-nous cela ? On sait que le Seigneur n’exige pas de nous ce que nous ne pourrions pas supporter. Mais Il a besoin d’avoir « des amis », des gens, en qui se confier et partager Ses projet d’amour pour le monde, des Abraham qui se battent pour épargner Sodome, des Esther qui sont prêtes à risquer leur vie pour sauver Son peuple, des Daniel qui ne renient pas leur D.ieu. Le Seigneur a besoin de gens qui le prennent au mot et discutent avec Lui dans la prière en agissant en conséquence. Il ne forcera personne. C’est tout cela la prière d’intercession. Prier pour Israël, c’est faire nôtres la prière des prophètes, celle de Jérémie qui pleurait pour Jérusalem, celle d’Ézéchiel à qui Dieu dit - Ezéchiel 22 :30 :

« Je cherche des intercesseurs, des hommes qui se mettent sur la brèche,
et je n’en trouve pas »

 


C’est faire nôtre la prière de Joël 2 :17 :

« Qu’entre le portique et l’autel, pleurent les sacrificateurs (nous le sommes), serviteurs de l’Eternel, et qu’ils disent : Eternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l’opprobre ! »

 


Être l’ami de l’Époux

Jean-Baptiste résume bien les choses  lorsqu’il se définit par rapport au Seigneur :

« Vous-mêmes m’êtes témoins que j’ai dit : Je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant Lui.. Celui à qui appartient l’Épouse, c’est l’Époux ; mais l’ami de l’Époux, qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’Époux : aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite.


Il faut qu’Il croisse, et que je diminue. »

 

Il n’y a aucun remord ou hésitation chez Jean le Baptiste. Il a fini son travail, achevé sa mission - il a « préparé le chemin du Messie », jusqu’à ce qu’Il soit présent au milieu des hommes. Il n’y a pas de plus grande joie à effectuer ce travail. Je crois que notre mission aujourd’hui est aussi de « préparer le chemin » (Es.40), celui du Roi des rois. Sa venue sera glorieuse pour chacun de nous, pour Israël, pour l’Humanité. Nous nous effacerons devant Lui lorsqu’Il sera là et Il régnera.

Publié dans Enseignement

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