"J'ai aimé Jacob et J'ai haï Esaü"

Publié le par Pasteur Gérald FRUHINSHOLZ

La citation est donnée par l’apôtre Paul dans Romains 9 :13 et elle émane du prophète Malachie qui se sert de cette parole de D.ieu pour dire à Israël Son amour et aussi le reproche qu’Il lui fait, correspondant à un manque d’intégrité – « Vous méprisez mon nom… » (v.6).  Paul précise cette affirmation pour étayer son argumentation, celle de dire que les enfants d’Abraham ne sont pas tous les enfants de la promesse. Il y a les enfants de la chair et ceux de la promesse. Or, Ésaü et sa postérité ne sont pas dans la 2e catégorie. 

Mépriser D.ieu était l’apanage d’Ésaü – Gen.25 :34 : « Jacob donna à Ésaü du pain et de la soupe de lentilles. Il mangea et but, puis il se leva et s’en alla. Ainsi Ésaü méprisa le droit d’aînesse. ». Dans Malachie, D.ieu dit d’Ésaü : « … J’ai livré son héritage aux chacals… Il est le peuple contre lequel l’Eternel est irrité pour toujours. Vos yeux le verront. ». Étonnant, la « haine » pour Ésaü ? Pourquoi donc cette haine et pourquoi cet amour pour Jacob, qui, selon ce que nous pensons avoir lu, est « celui qui supplante » ?


Jacob n’est pas un menteur, ni un «  suborneur » !

D’où vient cette idée dans le monde chrétien que Jacob est « un menteur, un suborneur » ? Lorsque nous étudions les personnages, généralement on donne à Jacob le caractère de menteur et de rusé. D’où cela vient-il ? Regardons en Gen.27 :36, et nous voyons que celui qui le définit ainsi est Ésaü lui-même, dans la colère de s’être fait dupé « deux fois » selon lui.

Qui est Ésaü en fait ? C’est un homme de la nature, un chasseur (comme Caïn et Nimrod), qui n’a rien à faire du droit d’aînesse, ni de l’héritage ; il le vendra à Jacob pour un plat de lentilles. Il est dit que « Ésaü méprisa le droit d’aînesse ». C’est le même mot que l’on retrouve en Malachie 1 :6 : mépriser - bazah en hébreu. D.ieu ne supporte pas le mépris, et c’est pourquoi Il s’oppose violemment à Ésaü. Avec Jacob et Ésaü, on retrouve les deux principes qui ont été démontrés avec Caïn et Abel, l’un étant charnel et irrévérencieux et l’autre spirituel et intègre. On sait qu’Ésaü est représenté en Edom, qui désignera finalement l’Islam que l’on retrouve aujourd’hui.

Nous devons comprendre qu’il y a dans la traduction même du texte une grave erreur qui doit être corrigée ! Gen.25 :27 dit dans nos Bibles : « Ésaü devint un habile chasseur, un homme des champ ; mais Jacob fut un homme tranquille, qui restait sous les tentes ». Quelle définition est donnée là – tranquille ? Le mot hébreu est tam : Mt. C’est ce même mot qui définit Job : « Il est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal. ». Tam veut dire « intègre, parfait ». Pourquoi Jacob n’a-t-il pas droit à ce qualificatif ? Là est le problème. Le mot va avec la suite : « … il restait sous les tentes ». On pourrait penser que Jacob est un jeune homme introverti, un « fils à sa mère », cuisinant des lentilles… en opposition avec son frère qui aime la nature, la chasse, un homme viril en somme. Or, « vivre sous les tentes » a une signification : c’est la définition même des hommes de foi, selon Héb.11 :9 : « Abraham… habitait sous des tentes, ainsi qu’Isaac et Jacob, cohéritiers de la même promesse ».

Voyons-nous la vérité sous cet angle ? Jacob est ainsi défini bibliquement comme un homme de foi, intègre, spirituel, par opposition à Ésaü le chasseur, à l’image de Nimrod. Cela change tout ! Cela doit nous amener à comprendre que nous avons dans notre subconscient chrétien, une racine d’antisémitisme de taille, car, dès le début, nous croyons que Jacob est un usurpateur et un menteur. Simplement parce que c’est Ésaü qui a accusé son frère de menteur…, alors que c’est lui le menteur, celui qui méprise l’héritage de D.ieu. On a préféré croire – les traducteurs sont coupables – un Ésaü qui, par la suite, va nous montrer qu’il est un ennemi juré d’Israël. Il se mariera avec les filles de Heth qui dégoûtaient Rebecca, et avec une fille d’Ismaël – Gen.28 :9. La postérité d’Ésaü rejoindra donc celle d’Ismaël, et ce peuple sera « le peuple contre lequel le Seigneur sera irrité à toujours » (Mal.1 :4), Le chasseur et le tireur à l’arc (Ismaël – Gen.21 :20), l’âne sauvage (Gen.16 :12) réunis !


L’Islam - Ésaü et Ismaël réunis

Ésaü dans sa colère, forcera son père Isaac à lui donner une bénédiction, et il eut droit à ceci : « … Pas de graisse ni de rosée du ciel … tu vivras de ton épée et seras asservi à ton frère…  » - Gen.27 :40. Si l’on lit la bénédiction d’Ismaël – Gen.17 :20 : « Je le bénirai, je le rendrai fécond… et ferai de lui une grande nation ». On peut voir cela dans l’Islam d’aujourd’hui qui réunit Ismaël et Ésaü, une grande nation bénie incroyablement par la dimension de son territoire et la richesse de son pétrole, mais qui n’a qu’une idée, celle de s’opposer à l’Etat d’Israël et de vouloir le détruire, par la violence de son épée et par ses flèches meurtrières, ses missiles…

Nous pouvons voir en Ézéchiel 35 et 36, une description saisissante de ce qu’est la situation d’aujourd’hui avec les Palestiniens, le Hamas et l’ex OLP. « La montagne de Séir » désigne spécifiquement Ésaü / Edom ou les Palestiniens, qui disent : « les deux nations sont à moi et nous en prendrons possession » (Ez.35 :10). Et D.ieu répond : « Je parle contre les autres nations (l’ONU, la FINUL…) et contre Edom tout entier (l’Islam), qui se sont donné mon pays en propriété, avec toute la joie de leur cœur et le mépris de leur âme, afin d’en piller les produits…. Je lève ma main ! Ce sont les nations qui porteront leur ignominie. »

Réalisons-nous le combat dans les lieux célestes ? L’ange avec Daniel a mentionné « le Prince de Perse » qui empêchait la réponse de D.ieu de venir jusqu’à lui, et qui était combattu par l’ange Mikhaël, le défenseur d’Israël – Dan.10 :13. Voyons-nous la bataille de nos jours, et son enjeu ? Daniel avait prédit que nous aurions plus de connaissance. C’est le cas, car nous sommes à la fin des temps.


Le mensonge d’Ésaü toujours actif

Il est incroyable de voir le mensonge d’Ésaü toujours autant à l’œuvre. Le monde chrétien est prêt à croire qu’Israël a usurpé le droit de vivre sur la terre de « Palestine » ! Nous sommes prêts à croire qu’Israël est un occupant des terres de Judée-Samarie, que les Juifs ne sont pas les véritables héritiers du pays de la Promesse, et que les soldats israéliens ont mis dehors les vrais habitants. Tout cela est faux, mais nous sommes prêts à le croire comme nous croyons les mensonges des médias, de l’agence de presse A.F.P, des responsables palestiniens du Fatah et du Hamas, qui disent une chose (en anglais) de manière publique et tout le contraire à leurs troupes (en arabe). Or, nous savons depuis la dernière guerre que plus le mensonge est gros (selon la stratégie des Nazis), plus il passe, ou du moins en reste-t-il toujours quelque chose dans les esprits. Ainsi sont les trucages réussis dans les médias, les photos grossièrement trafiquées, les événements manipulés, les informations déformées… Lorsque la lumière est faite qui dénonce le mensonge ou la manipulation, le mal a déjà fait son œuvre dans les esprits faibles et dans l’opinion dénuée de clairvoyance, et Israël demeure coupable.


Réparer la faute et se repentir


Il importe au niveau individuel déjà, que le chrétien comprenne qu’il s’est laissé tromper par une traduction légère. Tranquille ne signifie pas intègre. Avoir un cœur droit, être intègre est ce qu’il y a de plus important pour plaire à D.ieu : « Dieu ne refuse aucun bien à ceux qui marchent dans l’intégrité… » - Ps.84. Jacob avait cela, il avait un cœur pour Dieu. Il a obéi à sa mère, car c’est Rébecca qui avait reçu la révélation de D.ieu sur l’héritage donné au plus jeune – Gen.25 :23. Il est dit qu’Isaac était « vieux », peut-être avait-il perdu le discernement, mais il l’a retrouvé (Gen.28 :1) en tous cas lorsqu’il envoya Jacob chercher sa future femme dans la maison de Bethuel. Évidemment, Jacob devait grandir et acquérir sa pleine dimension d’homme de D.ieu, et déjà sur le chemin, il eut la merveilleuse vision de l’échelle des anges à Béthel, la première révélation pour lui du D.ieu d’Israël.

Je suis convaincu que cette traduction approximative sur le caractère de Jacob a eu une incidence grave sur l’attitude de l’Église dans l’histoire. Ce « Jacob menteur et rusé » est le type même du Juif hypocrite et avare que l’on décrit dans les grossières images du vieil antisémitisme. Repentons-nous de cela et des commentaires dans nos Bibles qui disent que « Jacob a moissonné la honte et le chagrin, ayant désobéi à Dieu et suivi son propre chemin » (c’est la version Scoffield, que j’aime en dehors de cela...) – ce commentaire est tendancieux ! Il faut prendre conscience de cette interprétation et demander à Dieu de mettre la vraie version dans nos cœurs.

La Bible dit en Jér.31 :7 : « D.ieu ordonne : Poussez des cris de joie sur Jacob ! ». Plus qu’Abraham, Jacob est cité près de 400 fois dans la Bible. La’aqov en hébreu signifie suivre. ‘aqev, c’est le talon (Jacob a saisi le talon de son frère). ‘eqev, c’est une récompense, et cela veut dire aussi « jusqu’à la fin, totalement » (Ps.119 :33 et 112) et être ‘aqiv, c’est être cohérent. Jacob a été cohérent, conséquent dans sa vie : il a poursuivi l’héritage de D.ieu jusqu’au bout, il a forcé l’ange à le bénir. D.ieu aime ça ! N’est-ce pas les violents qui s’emparent du royaume ? Que nous ayons nous-mêmes la force et la constance de Jacob. D.ieu a aimé Jacob pour cela. Il est un modèle de foi et d’intégrité, et il est devenu Israël. C’était sa récompense – ‘eqev. C’est aussi pour cela que nous devons aimer Israël-Jacob qui a besoin de nous aujourd’hui…

Publié dans Enseignement

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