Pua & Shifra et la génération des libérateurs
Voici deux héroïnes[1] dont on parle peu dans nos assemblées ! Pua et Schifra sont nommées dans le livre de l’Exode et ce sont deux sages-femmes juives qui n’ont pas manqué de courage, sauvant la vie à de nombreux garçons du peuple hébreu et risquant la leur. (Ecoutez le message audio au bas de page).
« Le roi d’Egypte parla aussi aux sages–femmes des Hébreux, nommées l’une Schiphra, et l’autre Pua. Il leur
dit : Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c’est un garçon, faites-le mourir ; si c’est une fille, laissez-la vivre. Mais les
sages-femmes craignirent Dieu, et ne firent point ce que leur avait dit le roi d’Egypte ; elles laissèrent vivre les enfants » - Ex.1 :15-17.
L’Egypte, une terre d’asile et d’oppression…
Il est loin le temps où l’Egypte bénissait le peuple hébreu et notamment Joseph, ayant sauvé le pays du désastre de la famine et ayant fait de ce pays une grande
nation. Joseph avait eu les pleins pouvoirs pour diriger l’Egypte. Il y régna en maître, le Pharaon lui ayant délégué toute son autorité. De même, les Egyptiens avaient été heureux de voir Jacob
et ses fils s’installer avec leurs troupeaux. Mais Joseph était réaliste. Il connaissait ce peuple et son aversion pour les Hébreux. Il dit à ses frères : « Vous habiterez dans le
pays de Goshen, car tous les bergers sont en abomination aux Egyptiens » - Gen.46 :34. C’était la meilleure partie de l’Egypte, le Pharaon tenant à ce qu’ils soient bien :
« Le pays d’Egypte est devant toi, Joseph ; établis ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu’ils habitent dans le pays de Goshen ; et, si tu trouves parmi
eux des hommes capables, mets-les à la tête de mes troupeaux » - Gen.47 :6. Pharaon était alors grandement redevable à Joseph.
En Exode 1, nous voyons un nouveau Pharaon qui n’a pas de souvenir (1 :8) : « Il s’éleva sur l’Egypte un nouveau roi qui n’avait pas connu Joseph ».
Ce Pharaon manifestait alors plutôt de la crainte envers le peuple hébreu
qui croissait et se multipliait. Les Hébreux constituaient dorénavant une menace et il les employa comme esclaves pour bâtir ses villes : « Alors les Egyptiens réduisirent les
enfants d’Israël à une dure servitude. Ils leur rendirent la vie amère par de rudes travaux en argile et en briques, et par tous les ouvrages des champs, et c’était avec cruauté qu’ils leur
imposaient toutes ces charges » - Ex.1 :14. C’est alors que Pharaon ajouta le meurtre à la cruauté en voulant supprimer tous les bébés hébreux mâles. Là interviennent Pua et
Schifra, qui résistèrent à cet ordre despotique…
L’Egypte dans le plan divin
On peut juste faire une parenthèse avec une pensée prophétique sur l’Egypte selon les plans de Dieu. En Esaïe 19 :16-25, nous voyons une étonnant prophétie qui
annonce le jugement de Dieu sur l’Egypte, comme sur toutes les nations qui auront porté la main sur Israël : « L’Egypte sera comme une femme. Elle sera tremblante et aura peur,
voyant la main de l’Eternel s’agiter contre elle… Juda sera pour elle un objet d’effroi… dès qu’on lui en parlera, elle sera dans l’épouvante ». Aujourd’hui, l’Egypte est une des
nations arabes qui se dresse, depuis 1948, contre l’Etat hébreu. Plusieurs fois, l’Egypte prit l’initiative d’attaquer Israël, mais essuya de grandes défaites. Esaïe continue et dit cette chose
étonnante : « Un jour, il y aura en Égypte 5 villes où l’on parlera l’hébreu, et où l’on aura fait serment d’appartenir au Seigneur de l’univers... Il y aura au centre de l’Égypte
un autel dédié au Seigneur, et une pierre dressée en son honneur à la frontière du pays. Ce sera un signe attestant que le Seigneur de l’univers est présent en Égypte. Quand les Égyptiens
appelleront le Seigneur au secours contre ceux qui les oppriment, Il leur enverra un Sauveur, qui prendra leur défense et les délivrera… L’Eternel sera alors connu des Egyptiens » -
Es.19 :18-20 (FC). Alléluia ! L’Egypte va bénir Israël et accueillir le Seigneur comme il convient. Il est un Dieu de grâce !
La crainte de l’Eternel plus grande que celle du roi
Pua et Schifra ont comme signification tirée de l’hébreu : « beauté et splendeur ». Quels beaux traits de lumière dans cette sombre période !
Toutes deux sages-femmes, Pua et Schifra outrepassèrent l’ordre de Pharaon de tuer les bébés hébreux mâles, au risque de se faire tuer par Pharaon. Dieu les bénit grandement :
« Dieu fit du bien aux sages-femmes ; et le peuple multiplia et devint très nombreux. Parce que les sages-femmes avaient eu la crainte de Dieu, Dieu fit prospérer leurs
maisons » - Ex.1 :20.
Combien il est important d’avoir la crainte de l’Eternel, plus grande que celle des autorités. Elle exige du courage et ferme la bouche à l’adversaire. Sans doute Pua et Schifra sont-elles les
artisans qui permirent à Jokebed d’enfanter Moïse, le Libérateur du peuple hébreu.
Croyons qu’un jour, nous aurons à faire preuve du même courage que Pua et Schifra, en résistant à des ordres qui nous pousseraient à renier à Dieu Lui-même. Pourtant, d’ores et déjà, nous pouvons
exprimer la crainte de l’Eternel, en ne suivant pas le courant des choses du monde, en nous opposant à ses principes de langage, de mode, de comportement, en un mot en ne nous laissant pas
emporter par le courant du monde. Le chrétien se doit d’être « le sel de la terre » et ne pas se conformer au monde et à ses principes : « Que ton coeur n’envie point les
pécheurs, mais qu’il ait toujours la crainte de l‘Eternel » (Prov.23:17). L’on sait d’autre part que « la crainte de l’Eternel, c’est le commencement de la
sagesse » (Prov.9 :10).
La génération des « Libérateurs »
Sommes-nous conscients que nous appartenons
à la dernière génération ? L’action de Pua et Schifra a été déterminante pour la survie de la génération de « Moïse ». En hébreu, une sage-femme est une
« meyaledet » - elle enfante, engendre et fait naître. Qui que nous soyons, si Dieu nous a communiqué une sainte crainte et si nous souhaitons lui plaire, sachons que nous
serons capables d’être des meyaledot, des accoucheurs pour une génération de « libérateurs » tel Moïse, en étant des porte-parole d’un esprit nouveau et régénérant, se
détournant d’un esprit de passivité, tourné vers le passé.
Dieu nous donnera une pleine assurance non seulement pour résister aux choses du monde mais aussi pour être des pionniers, des pionnières dans l’Eglise, en se levant et en faisant comprendre
l’urgence des derniers temps, et notamment en bénissant Israël, se positionnant « sur les murailles de Jérusalem », se préparant à accueillir le Roi des rois qui vient.
L’esprit du Libérateur
Moïse a prétexté une incapacité à rentrer « dans sa mission » (Exode 3 et 4). Il a argumenté avec Dieu pour échapper à ce que lui demandait le
Seigneur : « Qui suis-je pour faire cela ?... Ils ne m’écouteront pas… Je ne sais pas parler… ». N’est-ce pas vrai que nous nous sentons incapables ? Ne sommes-nous pas
comme Moïse tentés de dire : « Seigneur, sers-toi de quelqu’un d’autre, quelqu’un de plus capable ! ».
Ne mettons pas Dieu en colère, comme Il s’est mis en colère contre Moïse !... Mais non, le Seigneur ne se mettra pas en colère, soyons rassurés. Il nous aime et respecte nos choix et Il
trouvera quelqu’un d’autre. Mais quel dommage de passer à côté de ce que le Seigneur de gloire pourrait nous confier… Quel dommage de rater une occasion de Le servir ! Les héros de la Bible
sont de grands timides pour la plupart. Ils ne se sentaient pas courageux. Rappelons-nous Gédéon qui se sentait misérable….
Je suppose que lorsque nous croiserons Pua et Schifra au ciel et que nous les féliciterons pour leur héroïsme, elles nous diront : « Que voulez-vous que nous fassions ? Quand le
bébé vient, on l’amène à la vie, on le met sur le ventre de la maman et c’est une grande joie pour tous. Est-ce de l’héroïsme ?... »
Jérémie dira à sa façon : « Il y a dans mon coeur comme un feu dévorant qui est renfermé dans mes os. Je m’efforce de le contenir, et je ne le puis » -
Jér.20 :9. Je crois que tous et toutes, là où nous sommes, dans notre sphère d’activité et selon les opportunités où le Seigneur nous place, nous pouvons agir selon
Dieu.
Le peuple hébreu a dû quitter l’Egypte, tourner le dos au « confort » de la passivité, en oubliant les concombres et les oignons. Les sages-femmes ont risqué leur vie, tenu tête à
Pharaon, et elles ont été bénies richement dans leur maison, parce qu’elles aimaient le Seigneur.
A Pierre, Jésus demanda trois fois : « Pierre, m’aimes-tu ?... ». Jésus savait que Pierre l’aimait, mais la question était en fait : « Es-tu toujours prêt à
risquer ta vie pour moi… ou veux-tu rester un pécheur chrétien, un chrétien conformiste ?... ». Et Pierre, le pécheur, est devenu le grand apôtre, ayant prononcé le premier
discours de l’Eglise qui amena dans les filets du Maître 3 000 personnes. Etait-il qualifié ? Non, il était un simple pécheur.
Moïse était-il qualifié ? Non. Pua et Schifra étaient-elles prêtes à devenir des héroïnes ? Certainement pas. Elles ont simplement suivi l’impulsion de leur cœur. Elles craignaient Dieu
plus que tout. Cela, nous en sommes tous capables, sachant que le Seigneur nous équipe par le Saint-Esprit. Alors, allons-y, et disons-LUI : « Seigneur, je suis prêt(e), à ce que tu
m’utilises, jusque dans les plus petites choses ! ».
Nous avons des comptes à rendre…
« Nulle créature n’est cachée devant lui, mais tout est nu et découvert aux yeux de
Celui à qui nous devons rendre compte » - Héb.4 :13
En Genèse, Dieu demanda à Adam : « Où es-tu, où te caches-tu ? ». Adam était honteux, mais nous ne le sommes plus. La honte a été bannie, car le Seigneur a pris sur lui tous
nos péchés, et notre culpabilité. Le Seigneur désire que nous restions dans Sa lumière et que nous sortions de notre ombre. Ecartons les excuses… la fausse modestie et bannissons la
peur.
Dieu veut se servir de nous comme Il s’est servi de ces sages-femmes, Pua et Schifra, dont les noms sont gravés dans les Ecritures. Ces deux filles d’Israël ont suscité une nouvelle génération
d’hommes et de femmes qui ont quitté la routine de l’Egypte, pour se porter résolument à la rencontre des projets de Dieu. Suite à ce départ, la Nuée et la colonne de feu sont venues accompagner
le peuple hébreu pour les protéger et les conduire jusqu’en Terre promise. Le Saint-Esprit nous accompagne, et nous verrons des miracles…
« Tous les sentiers de l’Eternel sont miséricorde et fidélité, pour ceux qui gardent Son alliance
et Ses commandements.
C’est à cause de Ton nom, ô Eternel, que tu pardonneras mon iniquité, car elle est grande !
Quel est l’homme qui craint l’Eternel ? L’Eternel lui montre la voie qu’il doit choisir.
Son âme reposera dans le bonheur, et sa postérité possédera le pays.
L’amitié de l’Eternel est pour ceux qui Le craignent, et Son alliance leur donne instruction.Je
tourne constamment les yeux vers l’Eternel… » - Ps.25
[1] Dans cette peinture de Lucy D’Souza, sont décrits les deux sages-femmes Pua et
Schifra résistant à Pharaon, et sauvant les bébés garçons du peuple hébreu avec courage. L'obscurité symbolise le danger mortel. Schifra symbolise, dans son habit vert l'espoir et la vie. Pua
peinte en rouge symbolise l'amour et la vie.
Pour écouter le message en audio