JOB, un homme intègre (1)
Job, un homme intègre et droit
Ce tableau de Georges de La Tour[1], évoque Job dans une prison. Le personnage en rouge est sa femme, et celle-ci a des
mots très durs puisqu’elle dira : « Maudis D.ieu et meurs ! », comme Sephora qui disait à Moïse : « Epoux de sang ! » - Job 2 :9. Avant
cela, la femme de Job lui reprochera : « Tu persistes dans ton intégrité ! ». Tout le « problème » de Job est là. Il va persister dans son intégrité et son
innocence jusqu’au bout et D.ieu lui donnera raison contre ses « amis ».
Le début de l’histoire de Job commence dans un face à face entre Satan et D.ieu. Le diable provoque D.ieu
concernant Job et D.ieu lui rétorque : « Il n’y a personne comme lui sur la terre. C’est un homme intègre et droit, craignant Dieu et se détournant du mal » - Job
2 :3. Intègre et droit - tam ve yachar, en hébreu. Jacob
[2] était
aussi tam – complet, accompli. L’intégrité est une qualité essentielle que D.ieu aime.
Job 8:20 « Dieu ne rejette point l’homme
intègre »
Prov 29:10 « Les hommes de sang haïssent l’homme intègre… »
Ps 15 « O Eternel ! Qui séjournera dans ta tente ? Qui demeurera sur ta montagne sainte ? Celui qui marche dans l’intégrité, qui pratique la justice et
qui dit la vérité selon son cœur ».
Etre champion de D.ieu, une grande responsabilité
Pour répondre à Satan, le Seigneur va donc permettre que des fléaux s’abattent sur Job et sa famille. D.ieu est sûr de « son champion » et nous allons voir dans ce livre si particulier
un message non seulement sur la souffrance, mais sur la foi vraie. D’une certaine manière, Job va défendre l’honneur de D.ieu face à l’Accusateur. Chacun de nous, en tant que croyant, est un
champion de D.ieu et doit montrer dans sa vie de tous les jours, qu’ils soient bons ou mauvais, son aptitude à bénir le Seigneur et à marcher droitement. Devant le monde et les ténèbres, nous
avons une responsabilité ! Celle de ne pas faillir et de refléter D.ieu Lui-même : « Les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par
l’Eglise la sagesse infiniment variée de Dieu » - Eph.3 :10. En tant que chrétiens et Corps de Christ, nous sommes appelés à démontrer aux autorités diaboliques la grandeur de
l’Eternel et Sa sagesse ineffable. Sommes-nous réellement à la hauteur ? Hélas non ! Durant la dernière guerre par exemple, l’Eglise n’a pas été capable de s’opposer à l’idéologie nazie
et à la barbarie exercée contre les millions de Juifs de la Shoah notamment. Durant les siècles passés, l’Eglise a failli dans sa mission, elle a au contraire démontré son incapacité à suivre les
préceptes d’amour de Christ. Elle a été persécutrice trop des fois et n’a rendu jaloux que trop peu.
Pourtant, le Seigneur compte sur nous et a toujours confiance en l’homme. Il a pleinement confiance en Job. Avec humilité, nous pouvons croire que nous serons comme lui, capables de résister à la maladie, aux accusations et au rejet, à la misère et aux difficultés de la vie. Lire le livre de Job nous rendra plus humbles face à ceux qui en veulent à D.ieu. Il mettra en nous davantage d’amour et de compassion à l’égard de nos contemporains qui résistent à D.ieu et se rebellent contre l’injustice de la vie.
Une affaire entre l’homme et son D.ieu
On parle beaucoup de Job pour évoquer le problème de la souffrance. L’épître
de Jacques parle de la « patience de Job » - Ja.5 :11. Il est l’exemple de ce que l’on peut supporter de pire. Or, Job n’a jamais maudit D.ieu. Il a accepté son sort. On
cite souvent ses paroles lors d’un enterrement : « L’Eternel a donné et l’Eternel a ôté ; que le nom de l’Eternel soit béni ! » - Job 1 :21.
C’était la 1ère phase de ses malheurs : il perdait tous ses biens, ses serviteurs, ses troupeaux, ses propres enfants et se retrouvait seul avec son épouse, démuni de tout. Mais
dans la 2e phase ou épreuve, Job fut touché dans sa chair même. Sa femme ne le supporta pas : « Maudis D.ieu et meurs ! ». Pourtant, là encore, bien que
maudissant le jour de sa naissance, Job ne maudit pas l’Eternel. Mais il L’interpelle avec force, et face aux accusations de ses « amis », clame son innocence : « Je veux
parler au Tout-Puissant. Je veux plaider la cause devant D.ieu » - Job 13 :3.
La particularité de Job est sa capacité d’interpeller D.ieu. C’est un aspect biblique que celui d’interpeller directement le Créateur ! C’est dans la lignée des prophètes et des héros de la Bible, comme Moïse qui se plaignait à D.ieu de « Son peuple », comme Jérémie qui prenait à témoin le Seigneur : « Souviens-toi, Eternel, de ce qui nous est arrivé ! Regarde et vois notre opprobre ! » (Jér.5), ou comme David qui criait son amour : « Je t’aime, Eternel, tu es ma force !… » (Ps.18). D.ieu aime qu’on L’interpelle, quand ça va et quand ça ne va pas… L’intégrité était la qualité commune de ces hommes de foi. Pour Job, ça ne va pas ! Il ne comprend pas, c’est trop dur. Il tempête, proteste et crie son innocence, mais jamais il ne méprise D.ieu et Sa justice. C’était une affaire personnelle entre D.ieu et lui. Il répondit d’ailleurs aux « amis » cherchant en lui la faute : « Sachez que c’est D.ieu qui me poursuit et qui m’enveloppe de son filet » - Job 19 :6.
« Je sais que mon Rédempteur est vivant ! »
Job 16 :19-21 : « Dès maintenant, j’ai un témoin dans le ciel, oui, là-haut, j’ai quelqu’un qui témoigne pour moi. Mes amis se moquent de moi, mais mon regard
plein de larmes monte vers Dieu. Que mon témoin soit un arbitre entre Dieu et moi, comme un homme prend la défense d’un autre homme ! » (PDV). Ce passage est fort.
Il évoque la présence d’un « témoin » dans le ciel, d’un « avocat » plaidant la cause de l’homme devant D.ieu. En effet, nous avons grand besoin d’un avocat céleste, car le
diable, le Prince de ce monde, remplit sa fonction d’Accusateur. La Nouvelle Alliance pourvoit merveilleusement à cela. L’apôtre Paul écrit : « Qui accusera les élus de Dieu ?
C’est Dieu qui justifie ! Qui les condamnera ? Christ est mort ; bien plus, Il est ressuscité, Il est à la droite de Dieu, et Il intercède pour
nous ! ». Voila le témoin dont parle Job. Il en a l’intuition prophétique. Celui qui a payé le prix élevé en donnant sa propre vie pour notre salut
« comparaît pour nous devant la face de D.ieu » - Héb.9 :24. En mesurons-nous le privilège, celui d’être si bien défendu par le Fils de l’homme ?
Job 19 :25 : « Je sais que mon Rédempteur est vivant… » : Voilà une parole de foi ! « …Il se lèvera le dernier sur la terre… et quand ma peau sera détruite, je verrai D.ieu ». Parole prophétique évoquant la venue du Mashia’h sur la terre : « Dans ma chair, je verrai D.ieu » ! 1 Thess.4 :16 nous en parle[3] : « Car le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d’un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement ». Cela correspond à Zacharie 14 :4-5 : « Ses pieds se poseront sur la montagne des Oliviers, vis-à-vis de Jérusalem… et l’Eternel mon D.ieu, viendra, et tous ses saints avec Lui ».
Comme Job, soyons prêts à Le rencontrer ! Job a cette belle espérance dans son désespoir, comme Jérémie dans ses « Lamentations » : « Les bontés de l’Eternel ne sont pas épuisées. Ses compassions ne sont pas à leur terme. Elles se renouvellent chaque matin. Oh ! que ta fidélité est grande ! » - Lam.3 :22. Job sera merveilleusement récompensé pour sa foi, car D.ieu lui restituera toutes choses, en double, et « il mourra âgé et rassasié de jours ». La leçon que Job reçut et qui nous concerne aussi est contenu dans cette confession : « Mon oreille avait entendu parler de toi, mais maintenant, mon œil t’a vu » - Job 42 :5.
Si, en tant que chrétiens, nous avons une connaissance de D.ieu, il importe que nous ayons plus que cela - une relation vraie et profonde avec Lui. C’est Son désir et l’épreuve de la souffrance pourra être un moyen qu’Il permettra. Soumettons-nous à Lui…
[1] « Job et sa femme » (1645) - Musée d’Epinal. Curieusement, le personnage sortant du mur semble davantage évoquer un ange, réconfortant Job.
[2] Gen.25 :27. Attention, on traduit le mot tam dans Segond par « tranquille ». C’est très dommageable pour Jacob et le peuple juif que Jacob représente… Tranquille en effet n’est pas intègre.