Nadab et Abihou... et la louange

Publié le par Pasteur Gerald FRUHINSHOLZ

worshipDans la parasha [1] « a’haré mot » (après la mort) - Lév 16-19, il est question des deux frères aînés du souverain sacrificateur Aaron, foudroyés sur place, parce qu’ils avaient apporté un feu étranger sur l’autel des parfums. Quel est l’enseignement tiré de cette tragédie concernant la louange et l’adoration?...  

Reportons-nous aux faits : « Les fils d’Aaron, Nadab et Abihu, prirent chacun un brasier, y mirent du feu, et posèrent du parfum (de l’encens) dessus ; ils apportèrent devant l’Eternel du feu étranger, ce qu’il ne leur avait point ordonné. Alors le feu sortit de devant l’Eternel, et les consuma, ils moururent devant l’Eternel » - Lév 10.

 

Pas de feu étranger

Lév 16 :12 le précise : les braises (le feu) doivent être pris de l’autel d’airain (mizba’h hane’hochet) sur lequel ont lieu les holocaustes. C’est le seul feu « qui ne s’éteint pas » (Lév 6 :5) -les sacrificateurs avaient ordre de l’entretenir en permanence. C’est de là que doivent venir les braises pour « l’autel des parfums » (mizba’h haqtoreth), sur lequel on jetait deux pleines poignées de parfum, d’encens réduit en poudre.

Nous savons que l’autel d’airain où ont lieu les sacrifices d’expiation et les holocaustes parle de l’Œuvre de la Croix. Ce qui a été accompli à la Croix est le sacrifice par excellence en Christ, sacrifice unique pour le pardon des péchés. C’est de là que doit provenir la joie de la louange, « le feu de l’adoration ».

Nous devons comprendre combien la louange et l’adoration jouent un rôle primordial dans le culte à D.ieu. C’est ainsi un élément susceptible d’être attaqué par l’Ennemi, qui emploiera toute son énergie à ce que ce ministère soit dévoyé ou annulé. Notons ainsi quelques principes :

  • L’adoration doit toujours être fondée sur la justice divine manifestée à la Croix. Le sang de l’agneau qui a coulé sur la Croix doit être la base de toute louange et adoration.  

 

Pas de parfum étranger

autel des parfumsEx 30 :9 stipule de même que l’on ne peut mettre sur l’autel (des parfums) du « parfum étranger », c’est à dire de l’encens n’ayant pas été préparé exclusivement pour cela. La question pour une équipe de louange lors d’un culte est celui-ci :  « Y a-t-il une onction qui émane de nos chants et de notre musique ?... Le parfum qui s’en dégage honore-t-il D.ieu ? »

  • Le parfum étranger est l’image d’une adoration profane, charnelle. L’encens parle de la sainteté de l’Eternel. De l’encens devait brûler en permanence « devant l’Eternel » (Ex 30 :8). Une louange qui ne glorifie pas D.ieu n’a pas sa place dans un culte. La sainteté est manifestée sur tous les plans : au niveau des instruments, de la voix, et du visuel.

 Ps 87:7 : « Ceux qui chantent et ceux qui dansent s’écrient : toutes mes sources sont en Toi ! ». Ce verset dit bien ce qu’il veut dire. Un instrumentiste jouant sans conviction, un chanteur chantant sans consécration, n’ont pas leur place dans la louange du culte. Chacun dans ce ministère doit refléter la sainteté, autant dans son attitude que dans son vêtement. Réalisons qu’à chaque fois que l’on conduit la louange et l’adoration, c’est en présence du Roi des rois et tous Ses anges.

 

On ne doit pas sentir le parfum…

encensLe parfum était fait d’une manière très spéciale, et les proportions d’ingrédients très précises : « Vous ne ferez pas de parfum de même composition pour votre usage personnel. Vous le considérerez comme une chose sainte, réservée à l’Eternel. Celui qui en fera pour jouir de son odeur sera retranché de son peuple.» - Ex 30 :38. Cela parle d’une jouissance olfactive liée à une satisfaction personnelle.

  • Participer à un groupe de louange nécessite une consécration entière. On ne joue pas devant l’Eternel pour se faire plaisir. Animer la louange est, à l’image du sacrificateur opérant un sacrifice d’actions de grâce, un sacrifice vivant, « de bonne odeur à l’Eternel ». La voix, les paroles, le jeu d’instrument, le comportement – tout est consacré au service divin, dans une vraie attitude d’humilité et souci de perfection.

 

La louange, un ministère sensible et précieux

Le jugement des deux fils d’Aaron doit nous interpeller. Le ministère de louange est précieux devant D.ieu, et il ne souffre d’aucune légèreté. Nadab et Abihou avaient été à l’honneur, puisque selon Ex 24 :9, ils avaient contemplé la présence glorieuse de D.ieu avec Moïse, Aaron et les 70 anciens d’Israël. Mais ils ont mis du « feu étranger » sur l’autel des parfums. Erreur impardonnable.

D.ieu n’a fait aucun cas du « privilège » des deux frères d’avoir goûté Sa présence, en compagnie de  Moïse. Comme pour Uzza qui a porté la main sur l’Arche de manière inconsidérée, et comme pour Ananias et Saphira qui ont parlé légèrement (ou menti), le jugement divin est tombé, sans appel. Cela touche la sainteté de l’Eternel.

La louange est « une chose sainte » - elle peut faire trembler l’ennemi et le vaincre, comme lorsque le roi Josaphat avait placé les chantres et les musiciens en tête de l’armée. A Jéricho, les chants, les trompettes et le son du shofar ont fait s’écrouler les murailles.

L’ennemi ne fait pas de quartier. Nous devons prier pour ces hommes et ces femmes qui sont sur la brèche, sur le front de la bataille. Et nous devons avoir conscience de la sainteté de l’Eternel dans ce domaine si précieux qu’est la louange et l’adoration, pour D.ieu.

Le 15 avril 2011 - GF

 

[1] La parasha est une des 52 portions de la Torah lues chaque semaine - une manière de lire la Torah en un an. C’est une habitude que Jésus connaissait, selon Luc 4 :16 : « Il se rendit à Nazareth, où il avait été élevé, et entra, selon sa coutume, dans la synagogue le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Ésaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il était écrit : L’Esprit du Seigneur est sur moi… »

Publié dans Enseignement

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