Affermir notre identité

Publié le par Pasteur Gerald FRUHINSHOLZ

 

parachat boLe découpage de la Torah en 53 paracha était connu du temps de Jésus [1]. En ce début d’année 2013, nous pouvons paraphraser la paracha Bo’ portant sur les trois dernières plaies, le sacrifice de l’agneau et la sortie d’Egypte. Les plaies ont été envoyées par Dieu pour punir et humilier Pharaon, en s’attaquant à l’idolâtrie, l’occultisme et la magie de l’Egypte et ses dieux, mais aussi pour glorifier Son nom aux yeux des nations. Cependant dans la pensée juive, ce n’est pas seulement une manière de briser ce pays ayant maintenu en esclavage le peuple hébreu, mais également de permettre à ce dernier d’affermir son identité juive. Ainsi, chaque plaie correspond à une klippa, une écorce, une couche dont le fils d’Israël doit se dépouiller. Le passage de l’exil à la Délivrance n’est pas forcément à effet immédiat, c’est un processus qui peut prendre du temps. En tant que chrétiens, nous nous rappelons les paroles de Jésus après avoir ordonné à Lazare de sortir du tombeau : « Déliez-le ! ». Cela signifie que le salut est à la fois une libération immédiate et progressive : Lazare était ressuscité, mais il devait littéralement être délié des bandelettes qui l’emprisonnaient, telle une momie.


Sept plaies + trois…

La paracha va’era (Exode 7-9) mentionne les sept plaies manquantes. Ainsi les dix plaies parlent, selon la pensée juive, des qualités devant être requises, et constituant l’identité du Juif sorti de l’exil. Nous pouvons maintenant faire une comparaison avec notre foi chrétienne ; celle-ci doit être renouvelée, rafraîchie. Seules les trois dernières plaies sont relevées dans la paracha Bo’. Résumons alors les trois dernières plaies : les sauterelles, l’obscurité, la mort de premiers-nés. Et voyons le parallèle que nous pouvons faire :

  • - Les SAUTERELLES – Notre foi est souvent grignotée, dévorée par les soucis de la vie, par le doute, par les maladies ou le découragement. La « sauterelle » est l’ennemie de la Foi. 
  • - L’OBSCURITE – C’est évidemment le contraire de la lumière, symbole d’espérance. Nous traversons dans la vie des zones d’ombre, des « vallées de la mort », des épreuves qui nous obligent à nous tourner vers Dieu. Mais il y a toujours la lumière, l’espoir, au bout du tunnel…
  • - La MORT des PREMIERS-NES – Cette dernière plaie laisse éclater la gloire de Dieu ! Dieu envoie l’ange de la mort sur l’Egypte pour tuer tous les premiers-nés. A Goshen, le peuple hébreu a reçu l’ordre d’asperger les montants des portes du sang de l’agneau sacrifié (Exode 12 :7, 13) : « Ce jour-là, tout l’ensemble de la communauté d’Israël immolera ces agneaux à la nuit tombante. On prendra de son sang et l’on en badigeonnera les deux montants et le linteau de la porte des maisons… je verrai le sang, et Je passerai par-dessus vous »… et le peuple hébreu est épargné ! En tant que chrétiens, nous savons que cet agneau pascal est le symbole de l’Agneau divin mort sur la croix pour tous, qui nous donne la vie. C’est le miracle de ce salut non mérité qui nous remplit d’amour, un amour surnaturel, qui vient d’En-Haut.

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L’apôtre Paul avait précisé dans son chapitre sur l’amour (1 Cor 13), que « trois choses demeurent : la foi, l’espérance et l’amour ». Ces trois éléments caractérisent la nature du chrétien. Les doutes, les épreuves et la mort font partie de la vie… et la foi, l’espérance et l’amour sont les fondements de notre foi. Paul dit que des trois, seul l’amour restera ; car dans le royaume avec Dieu, plus besoin d’espérance ou de foi, lorsque le cortège des choses de la vie - épreuves, douleurs, maladies, découragement, mort… auront disparu : « Il ne s’y trouvera plus rien qui soit frappé par la malédiction de Dieu. Le trône de Dieu et de l’Agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu L’adoreront » - Apo 22 :3.


 Roch ‘hodesh – tête du mois

Il est intéressant de voir que la mitsva, ou commandement, de fêter Roch ‘hodesh (littéralement ‘tête du mois’) est la première mitsva pour le Juif (Ex 12 :2, 16) : « Ce mois-ci (nisan) sera pour vous le premier des moisle premier jour, vous aurez une sainte convocation ».

 Une autre façon de lire roch ‘hodesh est de le traduire par « tête nouvelle » ; ainsi le commentent les Sages : le Juif sortant de l’exil doit impérativement « renouveler sa tête », c'est-à-dire, sa manière de pensée. Nous pouvons faire le parallèle avec la foi chrétienne. Un chrétien « né de nouveau » par sa foi en Jésus, doit renouveler sa manière de penser. Ainsi le suggère Paul en Romains 12 : « Je vous exhorte donc, frères, par les compassions de Dieu, à offrir vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu, ce qui sera de votre part un culte raisonnable. Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l’intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait ».

 Ce renouvellement de la pensée n’est pas une mitsva à faire en début de chaque mois… mais chaque jour. Chaque jour est nouveau ; c’est une décision de chaque jour de s’appuyer sur Dieu, de garder confiance et de L’adorer comme Sauveur et Seigneur.

 

Nous sommes tous Bekhor !

Un dernier commentaire à faire est celui-ci : la mort était destinée à tous les premiers-nés ! Tous les bekhor, les premiers-nés des enfants d’Israël, ont été épargnés grâce au sang répandu sur les linteaux. Cela veut dire que chaque chrétien, qu’il soit l’aîné de la famille ou le benjamin, est un bekhor, un premier-né, donc un héritier…. Pourquoi ? Parce qu’il est placé sous le sang de l’Agneau parfait, sans tâche – Christ.

 Cela signifie qu’en tant que bekhor, nous pouvons réclamer notre héritage, comme Isaac et Jacob. Le Saint-Esprit – ses dons, son fruit – fait partie de notre héritage. Ces choses pourraient être répertoriées comme correspondant aux « sept plaies » de la précédente parasha, mais, grâce à la Nouvelle Alliance, multiplié par trois. Cela veut dire : 21 bénédictions spirituelles que nous pouvons voir dans ce tableau :

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  Voilà notre identité chrétienne, celle qui nous définit, dans notre corps, notre âme et notre esprit !

  • - Les 9 dons du Saint-Esprit sont liés au CORPS ;
  • - les 9 aspects du fruit de l’Esprit sont en rapport à notre ÂME ;
  • - les 3 traits définissant le Seigneur (Jean 14 :6 : « Je suis le chemin, la vérité, la vie »), sont le fondement de notre ESPRIT : il est dirigé vers le Père, insufflé par l’Esprit, et rempli de la vie de Christ.

Le 17 janvier 2013

[1] Voir Luc 4 :16 ; Actes 13 :15

Publié dans Edification

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