Le mystère de la souffrance
1) Dieu n'est pas un père fouettard qui s'amuse à nous punir au travers de la maladie ou de la souffrance. Il est un Père aimant, Il nous aime et Il est fidèle. N'en doutons jamais : « Sache donc que c'est l'Eternel, ton Dieu, qui est Dieu. Ce Dieu fidèle garde Son alliance et Sa miséricorde jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui observent ses commandements » - Deut 7.9. Sachons aussi que même si nous sommes infidèles, Dieu ne nous fait pas payer nos infidélités : « Si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car Il ne peut se renier lui-même » - 2Tim 2:13.
2) Rejetons aussi toute culpabilité et appuyons-nous sur la parole : « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. Car la loi de l'Esprit de vie en Jésus-Christ m'a affranchi de la loi du péché et de la mort » - Rom 8.1. Dans des moments de faiblesse extrême, croyons que l'ennemi de nos âmes ne manquera pas de nous faire douter de l'amour de Dieu, et de nous culpabiliser du fait que nous aurions péché. Ne tombons pas dans les pièges du diable et croyons fermement : « Résistez-lui, étant fermes dans la foi sachant que les mêmes souffrances s'accomplissent dans vos frères qui sont dans le monde. Mais le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus, lorsque vous aurez souffert un peu de temps, vous rendra lui-même accomplis, vous affermira, vous fortifiera, et vous établira sur un fondement inébranlable » - Pierre 5.6-9.
Dieu n'a pas épargné Son Fils...
Dieu n'a pas épargné Son propre Fils. Il n'a pas atténué les souffrances et les angoisses de Jésus. A Gethsémané, la Bible dit que « sa sueur devint comme des grumeaux de sang, qui tombaient à terre » (Luc 22.44). Personne ne sait ce qu'a enduré le Seigneur. Il a été coupé de ses amis proches et même de son père : « Jésus s 'écria d'une voix forte : Eloi, Eloi, lama sabachthani ? ce qui signifie : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ? » -Marc 15.34 (cf Ps 22).
Certains disent qu'il fallait que cette parole écrite par David soit littéralement accomplie. Croit-on que le Seigneur ait joué un rôle sur la croix ?... C'est un non-sens. L'intégrité et la perfection de Jésus ne peuvent être mises en doute. Jusqu'au bout le Seigneur est Lui-même, et bien que Fils de Dieu, il est homme à 100% et ne peut tricher. A ce point de souffrance et d'abandon - le sentiment d'abandon est en soi une souffrance plus grande encore que la douleur physique - Jésus ne pouvait «paraître » en accomplissant soi-disant des paroles prophétiques. Ce qu'il a crié était l'expression de son cœur torturé. Avoir le sentiment d'être abandonné de Dieu est la chose La plus terrible qui soit pour un croyant. La vie n'a alors plus de sens.
Elie, le prophète qui voulait mourir
C'est ce qu'a dû éprouver Elie le prophète, lorsque, poursuivi par la reine Jézabel, il voulait mourir : « C'est assez! (c 'est trop), maintenant prends mon âme car je ne suis pas meilleur que mes pères » - 1Rois 19.4.
Quelle fut la réponse de Dieu ? Il envoya un ange pour le nourrir d'un gâteau. Quelle sollicitude, quelle tendresse ! Il n'y a aucun reproche de la part de Dieu. Il aurait pu dire: « Où est ta foi ? Tu te laisses impressionner par une femme alors que J'ai fait tomber le feu sur ton autel ?... ». Là aussi il y a eu des commentaires chrétiens faciles : « Elie était dépressif... ». Non, la psychologie n'a rien à voir là. On ne peut savoir ce qu'a vécu Elie. La pression et les assauts du diable ont pu être si forts qu'Elie s'est senti complètement abandonné de D.ieu. C'est dans la tête et les pensées que cela se passe souvent.
La cause de la souffrance ?...
Job a vécu la souffrance « gratuite ». Jusqu'au bout, il s'est déclaré innocent et sans péché. « Quel orgueil et quelle prétention ! », ont rétorqué ses amis. Apprenons que la souffrance ou la maladie (sauf exception, par exemple avec David lorsque Dieu lui propose trois fléaux en réponse à son péché de dénombrement - 2Sam 24) n'est pas une punition envoyée par Dieu. Dieu permet la souffrance, et nous devons alors Lui demander quelle leçon nous devons en tirer ? Mais quelquefois, il n'y a pas de leçon précise, c'est le fait de la vie. Il est dit que « la pluie tombe sur les méchants comme sur les bons »...
« Vous avez entendu qu'il a été dit : Tu dois aimer ton prochain et haïr ton ennemi. Eh bien, moi je vous dis : aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Ainsi vous deviendrez les fils de votre Père qui est dans les cieux. Car il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, il fait pleuvoir sur ceux qui lui sont fidèles comme sur ceux qui ne le sont pas... Soyez donc parfaits (accomplis), comme votre Père céleste est parfait » - Mat 5.44-48.
Attention aux théologies « bon marché »
C'est bien de proclamer la bénédiction dans nos vies, de réclamer la richesse et l'abondance, amen, c'est bien de demander cela à D.ieu : Il pourvoit à nos besoins et Il veut que nous mettions en pratique les principes de prospérité et de foi. On a trop souvent dit en France dans certains milieux, qu'être chrétien et être pauvre allaient ensemble. C'est faux car nous sommes fils et filles du Roi, et nous pouvons (et devons) prendre à l'ennemi ce qu'il veut nous ravir, la santé, la richesse et la joie. Jésus a payé pour cela.
Mais attention à l'excès - ce qu'on appelle par exemple « la théologie de la prospérité » ! Paul a toujours dit de se contenter du minimum pour vivre, de se satisfaire de ce que l'on a. Il n'a pas toujours obtenu la guérison et pour un problème majeur de santé, a eu la réponse de Dieu : « Ma grâce te suffit ! ». Car, dit D.ieu, « ma puissance s 'accomplit dans la faiblesse » - 2Cor 12.9. D.ieu se manifeste dans notre faiblesse !
Attention aussi à la culpabilisation ! N'acceptons jamais d'un chrétien qu'il nous culpabilise, disant que « si tu es malade, c'est que tu as péché quelque part »... C'est faire le jeu de l'ennemi.
Le mystère de la Shoah
La Shoah est la chose la plus difficile à expliquer - c'est l'impensable, l'indicible, l'insoutenable dans toute son horreur... mais paradoxalement, cet événement nous apprend beaucoup sur D.ieu. Cela ne nous donne pas une explication traduisible intellectuellement, mais cela change notre façon de voir et « comprendre » à la fois D.ieu et le mystère d'Israël. On ne peut pas aimer Israël de l'amour de Dieu, si l'on reste insensible ou indifférent devant la Shoah (et tout ce qui a existé avant, avec les pogroms, les massacres, les croisades...). La question est : comment D.ieu, le Dieu d'amour et de miséricorde a-t-Il pu laisser Son peuple, la « prunelle de Son oeil », souffrir comme il a souffert, dans des conditions si inhumaines et si atroces ?... Comment a-t-II pu laisser des enfants être séparés brutalement de leurs mères à la sortie des wagons à Auschwitz, des bébés être jetés contre les murs jusqu'à être démembrés, des villages juifs être entièrement massacrés, des hommes être placés comme des bûches dans des bûchers de bois pour être brûlés vifs ?... Comment Dieu a-t-Il pu permettre que près de huit millions de Juifs périssent de manière aussi odieuse?
Une autre question doit être posée : les Juifs ont-ils péri parce qu'ils avaient péché et parce qu'ils avaient rejeté Christ ? Certains chrétiens le disent ou le pensent. Nous pensons facilement comme les amis de Job. «Si les Juifs ont tellement souffert, c'est qu'ils sont maudits quelque part et qu'ils ont péché grandement. Ne sont-ils pas coupables de déicide après tout ? »... Là, nous endossons le vêtement de l'Accusateur.
Reprenons simplement des textes (les 10 commandements): « Moi, l'Eternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux, qui punis l'iniquité des pères sur les enfants jusqu'à la troisième et à la quatrième génération de ceux qui me haïssent, et qui fais miséricorde jusqu'en mille générations à ceux qui m'aiment et qui gardent mes commandements » - Deut 5.9. Cela est relatif au 2e commandement de ne pas faire d'images taillées et ne pas commettre d'idolâtrie. Pourquoi la génération juive durant la dernière guerre mondiale devait-elle être punie, pourquoi devait-elle payer, vingt siècles après la mort de Jésus ? Cela n'a pas de sens. Et nous-mêmes en tant que chrétiens, n'avons-nous pas commis le péché d'idolâtrie ? Nos pères qui ont massacré des Juifs, des Indiens, et autres populations, ne nous ont-ils pas transmis une malédiction aujourd'hui que nous aurions à payer ?... D.ieu n'a pas « deux poids et deux mesures ».
Souveraineté et miséricorde de D.ieu
Il n'y a pas d'explication rationnelle pour comprendre la SHOAH. On n'explique pas de telles tragédies. LA Shoah met en évidence la bassesse de l'Homme, cela révèle ce que peut être l'homme sans D.ieu. Surtout, cela nous fait toucher du doigt deux aspects de D.ieu : SA SOUVERAINETE et Sa MISERICORDE (paradoxalement), de la même façon que nous sommes sans voix devant l'image de la mort de Jésus sur la croix. Devant ce si grand mystère, nous ne pouvons que nous soumettre à D.ieu et Lui dire notre infinie reconnaissance. Car c'est par la mort du Seigneur que nous recevons la Vie.
Souffrir, traverser une maladie, ressentir comme un abandon de D.ieu, sont des moyens que D.ieu utilise pour nous parfaire, pour nous rapprocher de LUI. Seuls ceux qui ont traversé de grandes épreuves peuvent le dire, et c'est en ayant souffert que l'on peut comprendre ceux qui souffrent.
Comprendre le Père
Curieusement, c'est dans la souffrance, dans la maladie que nous avons une plus grande proximité avec le Père. C'est une chose d'aimer le Seigneur, de proclamer notre foi en Jésus, c'en est une autre de découvrir D.ieu en tant que Père. Or, comprendre le Père nous amène à comprendre le mystère d'Israël... parce qu'Israël est le « fils premier-né » de D.ieu (Exode 4.2).
Dans Apo 5.7, il y a une parole étonnante. Il est dit que Jésus, l'Agneau digne d'ouvrir le Livre et d'en rompre les sceaux, « vint et prit le Livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône ». Réalisons cette parole ! Il y a là une claire distinction entre le D.ieu-Père, le D.ieu de majesté assis sur le trône, qui ne peut être décrit, et le Fils-l'Agneau-le Seigneur. Si nous prétendons en tant que chrétiens, connaître le Fils, avons-nous une connaissance du Père, avons-nous une relation avec notre PAPA ? C'est à LUI que nous crions quand rien ne va plus, quand le ciel semble bouché, et que l'on se sent abandonné. C'est ce D.ieu à qui Jésus a crié de toutes ses forces : « Pourquoi m'as-tu abandonné ? ».
Parfaire notre foi
Jésus est « le chemin » qui mène au Père, amen. C'est une première étape, mais ne restons pas « en chemin »... dans une foi évangélique « bon marché ». La souffrance est le seul moyen pour aller plus loin, pour sortir des sentiers battus et nager en eau profonde, ce qui peut-être nous conduira à être un peu plus seuls. Pour que l'Esprit grandisse en nous, il est nécessaire pour D.ieu de casser la carapace, de briser la chair. Ne recherchons pas évidemment la souffrance, mais acceptons les choses, difficultés ou épreuves que D.ieu laisse devant nous, nous obligeant à reconnaître Sa souveraineté, Son autorité, Sa majesté.
Acceptons aussi humblement que notre foi ne vaut pas grand-chose quand la maladie ou la douleur se font sentir trop concrètement, et lorsque nous croyons que la vie ne vaut plus la peine d'être vécue, parce que l'on se sent incapable ou nul... sachons alors que D.ieu est là... et qu'Il nous porte sur SES épaules !
Le rêve de Margaret Powers
"Une nuit, je fis un rêve : je marchais sur la plage avec mon Seigneur. Sur le ciel noir, des épisodes de ma vie furent projetés, comme sur un immense écran. Et sur le sable je voyais à chaque fois deux traces de pas : les miens, et ceux de mon Seigneur. Après la dernière scène de ma vie, je me retournai. Je fus surprise de voir par endroits les traces d'une seule personne. Je me rendis compte que je traversais alors les moments les plus difficiles, les plus tristes de ma vie.
Inquiète, je demandai au Seigneur : « Le jour où j'ai décidé de te suivre, Tu m'as dit que tu marcherais
toujours avec moi. Mais je découvre maintenant qu'aux pires moments de ma vie, il n'y a les empreintes que d'une seule personne. Pourquoi m'as-tu abandonnée lorsque j'avais le plus besoin de toi
? ». Il me répondit : « Mon enfant chérie, je t'aime, et je ne t'abandonnerai jamais, jamais, jamais, surtout pas lorsque tu passes par l'épreuve. Là où une seule personne a marqué le sable de
ses pas, c'était moi qui te portais."