Aux coeurs éprouvés
« Au nouvel an juif… »
« Dieu est bon pour Israël et pour ceux dont le cœur est pur » - Ps 73. Ce sont les premières paroles du psaume d’Asaph : Dieu est bon pour Israël et pour ceux et celles dont le cœur est pur, c'est-à-dire éprouvé. Cette parole est prophétique car elle nous parle du temps que nous vivons qui éprouve nos cœurs. Daniel 12:10 dit, concernant les derniers temps : « … Beaucoup seront purifiés, blanchis et épurés… ». En même temps et selon le calendrier juif, nous sommes passés en l’an 5769. Se trouvent devant Israël le jour du repentir, Yom Kippour et la fête de Soukkot – la célébration de la fin des temps, lorsque toutes les nations viendront fêter Soukkot à Jérusalem (Zach 14.18). Le Messie sera le Roi dans un royaume de paix sur toute la terre. C’est ce que dit tout le psaume 72, psaume messianique par excellence se terminant par ces paroles glorieuses qui magnifient D.ieu :
« Son nom subsistera toujours. Aussi longtemps que le soleil, Son nom se perpétuera. Par lui on se bénira mutuellement, et toutes les nations le diront heureux. Béni soit l’Eternel Dieu, le Dieu d’Israël, qui seul fait des prodiges ! Béni soit à jamais Son nom glorieux ! Que toute la terre soit remplie de Sa gloire !
Amen ! Amen ! Fin des prières de David, fils d’Isaï »
Le nouvel an 5769
Concernant le commencement de l’année célébrant la création du monde, le judaïsme[1] a opté pour le mois de Tichrei, et ce jour 1er s’appelle Rosh haChana, la « tête de l’année ». Les Ecritures indiquent que le commencement de l’année biblique est à Nisan, le premier mois, celui de la sortie d’Egypte. Mais les rabbins au IIe siècle, désirant établir une chronologie et fixer un calendrier selon le cycle lunaire en rapport aux fêtes juives, ont décidé de faire du 1er Tichri le jour de la création du monde, sur un plan universel et non simplement lié à l’histoire du peuple juif.
En ce qui nous concerne, le calendrier utilisé communément est inspiré du calendrier romain (introduit par Jules César en 45 av JC), et la date du nouvel an, celle du 1er janvier, fut établie en 532 par l’Eglise catholique romaine. Elle fut imposée à toute l’Europe au XVIe siècle, avec le calendrier grégorien[2].
Un franchissement…
Avec le psaume 73, il y a comme le franchissement d’une étape, qui correspond à notre lecture quotidienne de la Bible en un an (AT + psaume + NT). Les Psaumes sont divisés en cinq parties, et nous voyons que le psaume 72 clôt le 3e livre – « Fin des prières de David, fils d’Isaïe ». En lisant ce matin les textes du 1er Tichri 5769 ou 1er octobre 2008, nous avons donc lu le psaume d’Asaph. Asaph était le chef des chantres de David et il peut aussi se traduire par « celui qui rassemble ». Asaph désigne d’une certaine façon les croyants qui louent le Seigneur de tout leur cœur. Asaph est aussi le prophète, le « voyant » (2Chron 29.30), comme Jeduthun et Haman, parmi les proches du roi david.
1Ch 16:7 « En ce jour, David chargea pour la 1ère fois Asaph et ses frères de célébrer l’Éternel »
1Ch 16:37 « David laissa là, devant l’arche de l’alliance de l’Éternel Asaph et ses frères pour qu’ils soient continuellement de service devant l’arche, selon l’ordre quotidien »
Saisissons cette pensée prophétique à propos du Psaume 73 – « Mizmor Asaph » - psaume d’Asaph, qui peut aussi se lire « chant de celui qui rassemble ». Nous sommes en tant que chrétiens ceux qui doivent rassembler et se rassembler. L’unité des chrétiens dans notre temps est primordiale, comme Jésus l’a prié en Jean 17. De même, il y a nécessité d’être « un » par rapport à Israël (en solidarité et en soutien), ensemble pour préparer la venue du Messie. Il est tellement proche …
Purs et éprouvés
« Dieu est bon pour Israël et pour ceux dont le cœur est pur ». Le mot pur vient de barar en hébreu : éprouvé, aiguë (flèche), séparé, élu. Habituellement, le mot utilisé pour parler de l’or purifié est tahor. Dans l’expression du verset 1, la pureté dont parle le psalmiste est lié à l’épreuve, à l’intégrité et au choix divin.
Ps 19:8 « Les ordonnances de l’Eternel sont droites, elles réjouissent le cœur ; Les commandements de l’Eternel sont purs, ils éclairent les yeux »
Ps 24:4 « Qui pourra monter à la montagne de l’Eternel ? Qui s’élèvera jusqu’à son lieu saint ? Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur ; qui ne livre pas son âme au mensonge et ne jure pas pour tromper »
Voilà ceux (et celles) que D.ieu aime, comme Il aime Israël : ceux qui sont purs, intègres et droits, ceux qui sont éprouvés. Il y a comme une course au final – c’est la dernière ligne droite, comme dit Paul :
1Co 9:24 « Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu’un seul remporte le prix ? Courez de manière à le remporter ! »
Héb 12:1 « Nous donc aussi, puisque nous sommes environnés d’une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau, et le péché qui nous enveloppe si facilement, et courons avec persévérance dans la carrière qui nous est ouverte, ayant les regards sur Jésus, qui suscite la foi et la mène à la perfection… »
Les regards sur Celui qui vient
Il est dit que Paul – c’est la lecture de Philippiens 4 (celle du jour) – a appris à se contenter de tout. Il savait vivre dans l’abondance et dans l’humiliation. Il a appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l’abondance et dans la disette. Paul a été éprouvé, mais ses épreuves lui ont permis de compter sur Dieu ! Il n’était pas soutenu par les églises et il a compté sur D.ieu « qui pourvoit à tous vos besoins selon Sa richesse » (4.13), alléluia ! Les difficultés et les souffrances de la vie nous obligent à lever les yeux vers « Celui qui nous fortifie » (4.19), n’est-ce pas ? C’est tellement nécessaire à notre foi qui défaille si souvent. Le Seigneur éprouve les siens. Comme l’or est « éprouvé », testé, épuré au creuset, nous sommes éprouvés par le Maître, mais fortifiés par Son amour, rassurés dans Sa fidélité !...
Daniel 12:10 concernant les derniers temps, dit : « … Beaucoup seront purifiés, blanchis et épurés… ». Voilà encore notre expression (en gras) liée à l’épreuve en rapport au cœur pur du Psaume 72. Nous pourrions conclure pour cette année nouvelle (selon le calendrier juif), avec l’exhortation du prophète. Ayant les regards sur Celui qui vient, soyons ces sentinelles zélées, soyons des disciples fidèles :
« La voix de tes sentinelles retentit. Elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris d’allégresse. De leurs propres yeux elles voient que l’Eternel ramène Sion… Purifiez-vous, vous qui portez les vases de l’Eternel ! (qui Lui rendez un culte, qui L’adorez…) » - Es 52.8, 11
Pasteur Gérald Fruhinsholz,
1er Tichri 5769
[1] Dans le calendrier hébraïque, on peut compter 4 jours différents marquant un début d’année. Voir le site de Cédric.
[2] Le 9 août 1564, par l'Edit de Roussillon, le roi Charles IX impose le 1er janvier comme point de départ obligatoire de chaque année. La mesure prend effet au 1er janvier 1567. En 1582, un nouveau calendrier naît : le calendrier dit grégorien, du nom du pape Grégoire XIII (pape de 1572 à 1582). Voir site.