Le Psaume 51 et l’esprit de David
Le Psaume 51 est un superbe prière de David dans lequel il ouvre son cœur et se livre tout entier ! Quelle belle confession, quel témoignage de repentance authentique ! C’est un modèle de foi pour tout croyant et pour nous qui sommes de « la nouvelle alliance ». Le Dieu que nous servons est le même dans l’AT que dans le NT, et le repentant que je suis aujourd’hui peut passer par les mêmes affres et les mêmes épreuves que David a dû traverser en ayant péché devant l’Eternel. Comme David, nous avons besoin de confesser nos péchés, de pleurer devant Dieu et de Le supplier de renouveler en nous la présence de l’Esprit.
Le « SOD » du psaume 51
En plus de l’importance de la repentance, il y a dans ce Psaume un sod - un secret qui nous montre que ce témoignage possède une valeur non seulement
exemplaire mais prophétique. En effet, il est étonnant de lire au verset 20 cette parole apparemment « hors du contexte » qui dit : « Répands par ta grâce tes bienfaits
sur Sion, bâtis les murs de Jérusalem ! ». C’est comme s’il y avait une cause à effet du renouvellement de l’Esprit en David avec la bénédiction de SION.
« Alors », les sacrifices pourront reprendre… « Alors », le Mashia’h pourra faire Son entrée et introduire le Royaume de justice ! Il y a dans ce psaume une clé pour
comprendre l’état d’esprit du croyant nécessaire à la venue du Messie, à l’introduction du nouveau Royaume sur la terre, symbolisé par la reconstruction du Temple. Jésus lui-même, en Matthieu
22 :43 (Luc20 :42 et Marc 12 :35), démontrait aux pharisiens de son temps, en parlant du Psaume 110, que David était animé de l’Esprit. Il vivait par l’Esprit, était conduit par
Lui. Le Psaume 51 nous parle de cette nécessité absolue d’être habité et renouvelé par l’Esprit de Dieu.
La présence du Saint-Esprit de Dieu en nous
Le mot ESPRIT en hébreu ROUA’H est la clé de ce Psaume, et la supplique de David est (v.13) : « Ne me retire pas ton Esprit saint ! ».
David a péché gravement et il l’a compris au travers de Nathan le prophète. Il a vécu alors la pire des choses, être coupé de l’Esprit de Dieu. En Nombres 14 :34, nous voyons les Hébreux
tomber dans la rébellion en refusant de rentrer dans le Pays promis. Dieu est en colère contre le peuple qui méprise Ses promesses et grâce à l’intercession de Moïse (No.14 :19), Il prend
cette terrible décision de les laisser encore 40 ans dans le désert : « Ainsi, vous porterez la peine de vos iniquités pendant 40 ans, une année pour chaque jour ; et vous
saurez ce que c’est que d’être privé de ma présence ».
Frères et sœurs, je ressens dans l’Esprit que l’Eglise se trouve dans une situation semblable ! Le refus de considérer l’Israël actuel d’une manière prophétique, la non-volonté de rentrer
dans les projets de Dieu en consolant Son peuple et en le soutenant ouvertement, a le même impact que le refus des espions de rentrer en Terre promise… « Que celui qui a des oreilles
entende ce que l’Esprit dit aux Eglises ».
Les 3 demandes de David concernant le ROUA’H
A présent, considérons les 3 prières de David qui touchent l’esprit et le cœur :
- « O Dieu ! crée en moi un coeur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé » - v.12
- « Rends-moi la joie de ton salut, et qu’un esprit de bonne volonté me soutienne ! » - v.14
- « Les sacrifices qui sont agréables à Dieu, c’est un esprit brisé : O Dieu ! tu ne dédaignes pas un coeur brisé et contrit » - v.19
1 – Un cœur pur et esprit bien disposé
En hébreu : lev tahor ve roua’h nakhon. Le péché amène la confusion dans le coeur et voile l’intelligence. Concernant David, il s’agit moins du péché sexuel que du péché contre Dieu. David l’avait compris. Il a laissé s’introduire en lui une forme de duplicité, contraire à la simplicité, l’unicité, à la
pureté d’esprit. Le Psaume 12 parle du « coeur double ». Voilà le péché que Dieu exècre : le manque de sincérité, de transparence, de vérité. Dieu ne supporte pas le
double-langage. Nous le voyons chez les ennemis d’Israël : ils prônent la paix et pensent « guerre ». Nous pouvons le voir chez les chrétiens également… dans
notre propre coeur. Dieu est un Dieu de vérité et Il n’a qu’une parole. Il est la Vérité et Il est e’had - UN.
Le mot nakhon vient de khun en hébreu, qui signifie « établi fermement ». La Bible Darby traduit : « Renouvelle au dedans de moi un esprit
droit ». Nous avons besoin d’être renouvelés en nous pour agir droitement, dans la vérité. Notre foi doit être fermement établie et ne doit pas être, comme le dit Jacques,
« semblable au flot de la mer et agitée par le vent » (1 :6). Qu’un tel homme ne s’imagine pas recevoir quelque chose du Seigneur, dit-il. Jésus
disait : « Si un royaume est divisé contre lui-même, il ne peut subsister » (Marc 3 :24). David avait une double vie. Souvent dans notre monde chrétien, nous
avons une double vie, celle du dimanche après le message du pasteur et celle de la semaine sans Dieu. Pour Dieu, ça ne marche pas. Dieu est e’had – UN, et Il est Vérité. Prenons
conscience de ce danger qui nous guette.
2 – Un esprit de bonne volonté
En hébreu : roua’h nediva. Le mot nadiv désigne les princes de haut rang. Ils sont nobles et possèdent un esprit généreux. Le contraire de
cet esprit noble correspond à l’esprit de mesquinerie et de murmure. Relisons Nombres 11 : « Le peuple murmura et cela déplut à l’Eternel. Lorsque l’Eternel l’entendit, sa colère
s’enflamma ; le feu de l’Eternel s’alluma parmi eux, et dévora l’extrémité du camp. Le peuple cria à Moïse. Moïse pria l’Eternel, et le feu s’arrêta ». Le péché du peuple était le
murmure. Cet esprit entraîne la convoitise. Les Hébreux pleurèrent sur eux-mêmes, se rappelant l’Egypte et
« les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et les aulx »…
Méfions-nous de l’insatisfaction et ne laissons pas le murmure s’installer en notre coeur ! Paul disait que nous devons être heureux en ce que nous avons et en ce que nous sommes :
« J’ai appris à toujours être content…» - Phil.4 :11. Cet esprit d’insatisfaction relève d’un manque de maturité et de l’égoïsme, qui centre l’intérêt sur soi. C’est au
contraire en sortant de nous-mêmes, en nous intéressant à l’autre que nous trouvons la joie du partage et le renouvellement de l’Esprit.
3 – Un esprit brisé, un coeur brisé et contrit
En hébreu : roua’h nichbara. Le Seigneur désire que notre esprit/coeur soit brisé. Pourquoi ?
Parce qu’Il ne pourrait pas nous utiliser et trouver Son plaisir en nous. Jésus est notre modèle ; Il a été « blessé pour nos péchés, brisés pour nos iniquités »
(Es.53 :5). Une image nous aide à comprendre : pour faire du vin, les belles grappes de raisin doivent être piétinées, broyées pour que le jus puisse en sortir et devenir du vin. Dieu a
besoin que nous devenions du vin nouveau. C’est une pensée prophétique : la dernière génération, selon Luc 21 :32, sera comme « un vin nouveau et
pétillant ». Le plus intéressant, c’est que cela ne concerne pas seulement les jeunes, mais tout croyant qui accepte de se laisser « broyer » dans les mains de Dieu,
qui accepte de donner sa vie pour qu’Il la façonne à son gré et ainsi rentrer pleinement dans les œuvres qu’Il a préparées. Dieu cherche des cœurs jeunes, des outres souples et
renouvelées…
Le péché de Myriam
En Nombres 12, il est question de la rébellion de Myriam et Aaron : « Myriam et Aaron parlèrent contre Moïse… ». Notons que Myriam est citée en
premier. Dieu était en colère contre eux et les convoqua à la Tente devant Moïse, qu’Il justifia : « Je lui parle bouche à bouche… il est fidèle dans toute ma maison »...
Le péché était grave car la Nuée, la présence du Saint-Esprit, se retira de dessus la Tente ! Et c’est alors que Myriam fut frappée de lèpre ! Moïse intercéda tout de suite pour sa
sœur. On peut voir là notre Avocat dans le ciel, priant et intercèdant pour nous jour et nuit. Pourtant, le Seigneur laissera à Myriam un temps de châtiment. Et Dieu dira : « C’est
comme un père crachant au visage de sa fille…, elle est devenue un objet de honte et doit se cacher sept jours ». Suite à cela, Myriam regagnera le campement.
Si l’on accepte l’idée que le trinôme Moïse-Aaron-Myriam, (roi-prêtre-prophète) représente le leadership durant la sortie d’Egypte, il est possible de voir en chacun des
personnages un sens particulier. Moïse est le chef, le roi, il représente le Messie. Aaron est le cohen gadol, le souverain sacrificateur, il est l’élite d’Israël. Et Myriam désigne
l’Eglise, car elle est prophétesse. Dès le début, elle reconnut en Moïse le futur Libérateur du peuple hébreu (comme nous avons accepté Christ), et après la Mer rouge, elle chanta les louanges de
Dieu (Ex.15 :20). Elle incarne l’Eglise, dans la prophétie, la louange et l’adoration.
Hélas, son nom a pour sens : rébellion, obstination et elle le manifeste dans cette histoire, vis-à-vis de Moïse. En fait, elle n’accepte pas que seul Moïse ait la révélation de Dieu, elle
n’accepte pas sa vision unique des choses. Quelle est la vision de Moïse ? Atteindre le Pays promis et rentrer en Canaan : « Monte vers ce pays où coulent le lait et le
miel » - Ex 33:3. C’est la mission donnée à Moïse, selon la promesse.
Aujourd’hui, l’Eglise/Myriam est fière d’elle, elle est devenue suffisante. Sa vision ne s’accorde pas avec celle de Dieu pour les derniers temps que nous vivons. Or, la vision pour Israël
correspond à la vision de Moïse pour Canaan. Rentrer en Canaan aujourd’hui pour l’Eglise, c’est rentrer dans la vision et les projets de Dieu qui accompagnent cette vision. Et sans
vision/discernement, le peuple périt (Osée 4 :6). Ici, avec Myriam, il est question de « sept jours » de mise en quarantaine. Dieu est un Dieu de grâce….
Un faute de grammaire ?...
Pour terminer cette étude sur le Psaume 51, il est intéressant de noter une erreur grammaticale qui nous interpelle. On remarque en effet que
l’adjectif relié au premier « esprit-roua’h » ne s’accorde pas comme les autres :
- l’esprit droit – roua’h nakhon
- l’esprit noble – roua’h nedivah
- l’esprit brisé – roua’h nichbarah
Comme on le voit, les deux derniers adjectifs sont accordées au mot roua’h qui, dans l’hébreu, est féminin. Il y a une exception pour l’Esprit de Dieu, qui Lui, est masculin. Le
« ah » à la fin de l’adjectif caractérise le féminin, et nous voyons donc que, parmi les trois adjectifs, seul
« nakhon » est masculin. Voilà une piste de compréhension : ces trois « Esprit » représentent Dieu dans sa totalité. David a dépeint Dieu dans ses trois
dimensions. Il y a ainsi dans ce Psaume cette erreur grammaticale qui respecte la gloire de Dieu, car IL est le Dieu de droiture et de vérité. IL est comme un diamant unique, Il est comme la
voûte céleste, établie (nakhon) pour l’éternité… Voilà une erreur qui nous réjouit. Alors qui désigne quoi ?
* L’esprit noble est le saint-Esprit qui donne la joie du salut (v.14) – roua’h nedivah
* L’esprit brisé parle de Christ qui a été brisé à la croix (v.19) – roua’h nichbarah
* Et l’Esprit droit ou de vérité désigne Dieu, qui ne peut être qu’au masculin (v.12) – roua’h nakhon
L’esprit de David
On ne peut rentrer dans la vision de Dieu pour les derniers temps, dans l’attente du Messie et de Son royaume sur la terre, qu’en étant revêtu de ce caractère de
David : un esprit droit, un esprit noble et un esprit brisé. C’est l’esprit de David qui doit nous animer pour rentrer dans les œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous. C’est ainsi
que nous accueillerons le Fils de David, le Roi des rois !
Et si le péché de David nous parlait, à l’instar de Myriam, du péché de l’Eglise qui ne veut pas rentrer dans les desseins divins ? Nous devons être lavés, purifiés. Comme David, nous avons besoin de crier à Dieu :
« Aie pitié de nous, dans ta grande miséricorde, pardonne notre idolâtrie, notre incapacité à Te suivre, notre rébellion,
notre manque d’unité, notre mesquinerie et notre obstination à ne pas être brisés comme Tu le veux. Nous sommes rebelles à Ta souveraineté ! » Et Dieu nous répondra :
« Je te conseille d’acheter de moi de l’or éprouvé par le feu, afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs,
afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas,
et un collyre pour oindre tes yeux, afin que tu voies.
Moi, Je reprends et Je châtie tous ceux que J’aime. Aie donc du zèle, et repens-toi » - Apo.318
Merci Seigneur, pour ta grande miséricorde !
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