Le souverain Sacrificateur et le pectoral

Publié le par Pasteur Gérald FRUHINSHOLZ

Cohen-gadol-2-web.JPGAu travers de ce message d’Exode 28, nous voulons focaliser notre attention sur un des éléments principaux du vêtement du souverain Sacrificateur, le Pectoral. Comme tout ce qui fut révélé à Moïse sur le Mont Sinaï à propos du Tabernacle et du service divin, les vêtements d’Aaron étaient saints, qadosh – tout détail ayant une importance. Laissons-nous enseigner par ces choses, et considérons spirituellement notre place, celle que le Seigneur veut pour nous de manière urgente pour les temps que nous vivons.

 
Le souverain Sacrificateur était bien Aaron au Sinaï, mais nous savons qu’il y a dans le ciel un autre grand Souverain Sacrificateur ayant succédé à Aaron, dans un ministère « plus excellent » et pour une fonction éternelle. Il nous appelle à comprendre notre rôle, en tant que « sacrificateurs » et ainsi à Le seconder dans Sa tâche. Voyons ce que ce pectoral nous dit…

« Lorsque Aaron entrera dans le Sanctuaire, il portera sur son coeur les noms des fils d’Israël, gravés sur le Pectoral du jugement, pour en conserver à toujours le souvenir devant l’Eternel. Tu joindras au pectoral du jugement l’urim et le thummim, et ils seront sur le coeur d’Aaron, lorsqu’il se présentera devant l’Eternel. Ainsi, Aaron portera constamment sur son coeur le jugement des enfants d’Israël, lorsqu’il se présentera devant l’Eternel » - Exode 28 :29-30.

 

pectoral-1.jpg« Les noms des fils d’Israël gravés »
Quelle est la responsabilité du Souverain Sacrificateur Aaron dans le Tabernacle, quel était son sacerdoce ? C’est une question centrale. Le rôle prépondérant d’Aaron était d’intercéder auprès de Dieu pour le pardon des péchés, présentant le sang du sacrifice expiatoire pour le salut du peuple. Dans ce ministère de salut et de justice, Aaron portait devant Dieu « les noms des fils d’Israël, gravés sur le pectoral ».

 
Un autre passage (v.11) nous confirme cette fonction de « porter » le peuple, en le présentant au souvenir de Dieu, de manière perpétuelle : « Tu mettras les deux pierres sur les épaulettes de l’éphod, en souvenir des fils d’Israël ; et c’est comme souvenir qu’Aaron portera leurs noms devant l’Eternel sur ses deux épaules ». Aaron portait Israël non seulement sur son cœur, mais sur ses épaules. De même, sur son front.

 
Nous voyons en effet que sur son front (v.36), était fixé « une lame d’or pur » (
bhz Uyu - tsits zahav), sur laquelle était gravé « Sainteté à l’Eternel » (hwhyl sdq - qadosh l’Adonaï), et il est dit : « Elle sera sur le front d’Aaron ; et Aaron sera chargé des iniquités commises par les enfants d’Israël en faisant toutes leurs saintes offrandes ; elle sera constamment sur son front devant l’Eternel, pour qu’il leur soit favorable ».

 
Si l’on se souvient de ce passage d’Esaïe (49 :16) disant : « Voici, je t’ai gravée sur mes mains ; tes murs sont toujours devant mes yeux », l’on comprend qu’Israël est portée en permanence au souvenir de l’Eternel. Cette nation est sur Son cœur, Ses épaules, sur le front, le siège de Ses pensées, et sur Ses mains. Aaron avait cette fonction de porter les noms des fils d’Israël et de plaider en faveur d’Israël.

 

Un ministère plus excellent
Aaron possédait un saint sacerdoce. Son ministère était précieux et lui-même était digne de l’exercer, étant consacré à l’Eternel. Aaron était de la maison de Lévi, Grand sacrificateur (Cohen gadol), choisi de Dieu. Ce ministère était transmis de génération en génération pour le salut d’Israël. Hébreux (7 :22) nous enseigne alors que « Jésus est le garant d’une alliance plus excellente ». Son sacerdoce est supérieur à celui de tout homme, car Il demeure éternellement, et il peut « sauver parfaitement ceux qui s’approchent de Dieu par Lui, étant toujours vivant pour intercéder en leur faveur » (7 :25).

 
En Christ, nous avons ainsi un souverain Sacrificateur éternel, assis dans les lieux célestes à la droite du trône de Dieu (Héb.8), qui intercède pour nous et pour tous les hommes. Il a obtenu un ministère d’autant supérieur qu’Il est le médiateur d’une alliance plus excellente. « Il est entré dans le ciel même, afin de comparaître maintenant pour nous devant la face de Dieu » - Héb.9 :24.

 
Remercions le Seigneur pour cette médiation divine incroyable ! Jésus est notre Avocat céleste, qui ne prend pas de vacances ; Il plaide pour nous en permanence !
TABPriest4.gifA présent, réalisons ceci : si le Seigneur est notre Aaron céleste, entrant librement dans le Sanctuaire céleste, Il porte les vêtements consacrés et le Pectoral sur lequel sont les pierres des douze tribus d’Israël. Il porte sur Lui en permanence « les noms des fils d’Israël », sur Son cœur, sur Ses épaules, sur Son front et sur Ses mains.

 
Nous croyons que Son ministère est glorieusement élargi à l’humanité toute entière et aux rachetés de toutes nations. Mais ceux-ci se sont ajoutés « aux noms des fils d’Israël ». Ces rachetés des nations ont été greffés sur l’Olivier franc, n’est-ce pas ? Nous sommes greffés, ajoutés, adoptés. Alors, croyons-nous que ces rachetés qui sont ensemble sur le cœur du Seigneur ne partagent pas le même amour pour Israël que Dieu Lui-même ?... Le Dieu de Moïse et celui des Apôtres est le même. Son amour pour Israël n’a pas changé, et Son intercession n’a pas varié d’un yota ou plutôt d’un youd [1] , car Jésus n’a fait disparaître de la Loi aucun youd, aucune des paroles et des promesses faites dans la Première Alliance (Mt.5 :18) en faveur d’Israël.  

 

Le Pectoral, l’Urim et le Thummim
Sur le Pectoral (Nvx-‘hochen) était fixées 12 pierres précieuses représentant les 12 tribus. Il y a tout un enseignement à propos de ces pierres colorées et variées. Chaque tribu est en effet spécifique devant Dieu, remplissant une fonction, selon la pierre qui la désigne. En tant que chrétiens, nous appartenons aussi à une tribu[2] , spirituellement. Comme ces belles pierres, nous nous devons d’être taillés parfaitement, passés au creuset et brillants de mille feux… à la gloire de Dieu.

 
Ajoutées au Pectoral, il y a deux pierres spéciales : l’Urîm [3]
(Myrwa (lumières, révélations) et le Thummîm Mymwt (perfections, vérités) : « Tu joindras au pectoral du jugement l’urim et le thummim, et ils seront sur le coeur d’Aaron, lorsqu’il se présentera devant l’Eternel » - Ex.28 :30. N’est-ce pas ce que le Seigneur nous demande d’être ? Ne devons-nous pas devenir porteurs des lumières et des révélations de la beauté du Seigneur, empreints de Sa vérité, de Ses perfections ?

 

Rachetés et sacrificateurs
Que dit la Parole en ce qui concerne les chrétiens ? 1) Etant rachetés… : 1Cor.6:20 « Vous avez été rachetés à un grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit, qui appartiennent à Dieu ». 2) … nous possédons un sacerdoce royal : 1Pi.2 :9 « Vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de Celui qui vous a appelés des ténèbres à Son admirable lumière ». 3) … afin d’être sacrificateurs pour Dieu : Apo.1 :6 « Tu as fait de nous, un royaume, des sacrificateurs pour Dieu, Son Père ».

 
Cela signifie que, comme les premiers-nés d’Israël, nous avons été rachetés et consacrés au sacerdoce. C’est notre fonction et nous ne pouvons y déroger. Dieu nous attend dans ce ministère, qui est celui de tous les rachetés. Il cherche des hommes et des femmes, des adorateurs qui se tiennent « à la brèche » (Ez.22 :30) et « sur les murailles de Jérusalem » (Es.62 :6).

 

Intercesseurs devant l’Eternel
Il est important de considérer notre ministère qui est celui de tout chrétien, à l’imitation du Maître. Le Seigneur nous porte devant le Trône de la Grâce, après nous avoir offert le salut et la vie éternelle. C’est à nous à présent de porter tous ceux que le Seigneur met sur notre cœur, d’intercéder pour eux, « avec prières et supplications » - lire Eph.6 :8 et 1Tim.2 :1. De même que les « noms des fils d’Israël » étaient gravés sur le Pectoral, nous avons à faire une liste de ceux que le Seigneur place sur notre cœur, dans nos pensées, sur nos épaules. C’est un ministère ! Ne soyons pas négligents et soyons sensibles au Saint-Esprit.

 

Les conditions pour le ministère : être circoncis !
Un Lévite ne pouvait exercer son ministère dans la Tente d’assignation, qu’à l’âge de 30 ans (Nb.4 :3). Jésus a commencé son ministère à 30 ans. Les conditions pour les fils d’Israël étaient d’être rachetés et consacrés. D’une certaine manière, tout Israël est racheté, il est le peuple saint par excellence (Deut.7 :6), et la Bible dit que Dieu enlèvera l’iniquité de ce pays… en un seul jour – Zach.3 :9 ! Alléluia !

 
Concernant la nouvelle Alliance, il n’y a « plus d’âge », mais une vraie maturité dans la foi. On peut rester un enfant spirituel toute sa vie, et dans ce cas hélas, passer à côté des œuvres que le Seigneur a pour nous. Le Seigneur attend que nous devenions des chrétiens accomplis, « circoncis » !

 
Isaac était circoncis comme tout juif. Il incarne Israël.
diamant.jpgOr, Isaac accepta librement d’être placé sur l’autel pour être sacrifié. C’est là ce que le Seigneur nous demande : être prêt à payer le prix, à monter sur l’autel. Nous avons besoin d’une maturité, d’une vraie circoncision. En quoi consiste-t-elle ? Lisons Col.2 :11-12 : « En Lui, vous avez été circoncis d’une circoncision que la main n’a pas faite, mais de la circoncision de Christ, qui consiste dans le dépouillement du corps de la chair, ayant été ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en Lui et avec Lui, par la foi en la puissance de Dieu, qui L’a ressuscité des morts ».

 
Prier pour autrui nécessite d’être détaché de soi, délivré de la domination de sa chair, de ses propres soucis. Cela se traduit par « ne plus contempler son nombril » ! Sur le trône de notre cœur ne doit pas se trouver notre ego et notre soif de confort, mais Christ seul. C’est seulement ainsi que Dieu peut nous utiliser, en devenant « une offrande vivante et sainte » (Rom.12 :2), afin de rentrer « dans les œuvres préparées d’avance » par Dieu (Eph.2 :8-10).

 

Josué, le sacrificateur
En Zacharie 3, le prophète voit Josué le souverain sacrificateur, symbolisant Israël, se tenant devant l’Ange de l’Eternel et Satan qui était là pour l’accuser. Et Dieu dit : « L’Eternel te réprime, Satan ! Lui qui a choisi Jérusalem. N’est-ce pas là un tison arraché au feu ? Or, Josué était couvert de vêtements sales… ». Et Dieu dit : « Ôtez-lui les vêtements sales ! ». Puis Dieu dit à Josué/Israël : « Vois, Je t’enlève ton iniquité et Je te revêts d’habits de fête. Qu’on lui mette sur sa tête un turban pur ! ». Et Dieu plaça devant Josué une pierre sur laquelle brillaient sept yeux…. Israël est au cœur de notre intercession pour les temps messianiques. Jésus, notre grand Sacrificateur céleste, porte sur son Pectoral « les noms des fils d’Israël ».

 
Si Israël vit des temps difficiles, l’on peut dire aussi que l’Eglise a besoin d’être revêtue d’habits de fin lin (Apo.19 :7). De nombreux chrétiens dans les nations souffrent, prient, pleurent, et sont isolés. Nous avons besoin de nous porter les uns les autres parce que l’Ennemi de nos âmes sait qu’il lui reste peu de temps et cherche qui dévorer. L’intercession est un acte d’amour qui nous unit au Seigneur d’une manière puissante, plus puissante et glorieuse qu’on ne le croit. L’intercession est le ministère le plus grand qui existe, quand nous lisons Jean 17. Jésus pleure pour Israël sous l’opprobre des nations et pour Son Eglise si divisée…

« Qu’entre le portique et l’autel pleurent les sacrificateurs, serviteurs de l’Eternel, et qu’ils disent : Eternel, épargne ton peuple ! Ne livre pas ton héritage à l’opprobre, aux railleries des nations ! Pourquoi dirait–on parmi les peuples, Où est leur Dieu ? » - Joël 2 :17

 

Circoncis et taillés comme les pierres du Pectoral

En hébreu, circoncis se dit moul, signifiant aussi taillé. Le temps est venu où Dieu cherche des « porteurs de Pectoral ». Comme les pierres précieuses représentant les 12 tribus, nous devons être affinés, taillés, polis. Le Seigneur a besoin d’authentiques intercesseurs, des chrétiens qui sachent à la fois louer Dieu, et pleurer, s’oubliant soi-même pour rentrer dans la belle vocation de sacrificateur… pour Sa seule gloire.



[1] Le yota est la plus petite lettre en grec mais à l’origine du texte, il est question du youd, la plus petite lettre en hébreu.

[2] Lire à ce sujet l’excellent livre (deux volumes) de Gwen Shaw – Ed. Oberlin : « Tribus d’hier et d’aujourd’hui »

[3] Urîm est le pluriel de ‘or, la lumière. Thummîm est le pluriel de tam signifiant intègre, accompli, véritable.

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Publié dans Enseignement

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