Lazare et Marie de Béthanie (1)
Jean 11
Il est question là de la résurrection de Lazare, et de Marie de Béthanie dans ses belles réactions définissant le cœur que Dieu aime. Il est dit qu’à la fin des temps, les cœurs se refroidiront : « Parce que l’iniquité se sera accrue, l’amour du plus grand nombre se refroidira » - Mat 24:12. Il est dit également dans Apo.3 :15, que la dernière église a un problème, celui d’être tiède. Nous devons alors veiller grandement à nos cœurs, car l’ennemi va tout faire pour limiter notre foi, pour la rétrécir, et aussi la détourner d’Israël, projet divin des derniers temps.
Un cœur élargi
PS 119 :32 nous parle d’un cœur élargi : « Je cours dans la voie de tes commandements, car tu élargis mon cœur ». Puis, en Esaïe
60 :5, le prophète dit que verrons notre cœur se dilater, s’élargir, lorsque l’on verra le retour des Juifs en Israël : « Tu tressailliras, tu te réjouiras, ton cœur bondira,
se dilatera ». Le Seigneur appelle à une foi renouvelée, bouillante pour Ses commandements, et nous invite à nous réjouir de ce qu’Il fait en Israël. Voyons ce qu’il en est de Marie de
Béthanie et pourquoi son cœur était-il bouillant pour Jésus.
Deux sœurs et un frère malade
Béthanie est un village tout près de Jérusalem. Le Seigneur aimait venir dans la maison de Lazare, Marthe et Marie – ils étaient devenus des amis du Maître.
Dans Jean 11, nous voyons l’histoire de la maladie de Lazare devant conduire le Seigneur à faire un grand miracle, la résurrection de Lazare. Jésus nous enseigne au travers de cet événement. Il
se réjouit à l’avance. Il arrive « exprès » trop tard auprès de Lazare, et nous allons voir les réactions des deux sœurs. Jésus arrive 3 jours après le décès de leur frère.
« Trop tard, diront-elles, il est mort ». Et Jésus de répondre : « Cette maladie est pour la gloire de Dieu, afin que le Fils de Dieu soit glorifié par
elle ».
Qui est Marie… une pécheresse repentie ?
Il y a six Marie dans le NT : *Marie, la mère de Jésus ; *Marie, la mère de l’apôtre Jacques le mineur (Mc.15 :40) ; *Marie-Madeleine, de Magdala
(Luc 8 :2) de laquelle était sortie sept démons ; *Marie, mère de Jean-Marc, cousin de Barnabas (Ac.12 :1) ; *Marie, une chrétienne de Rome (Rom.16 :6), et *Marie de
Béthanie.
Marie de Béthanie est citée plusieurs fois. Jean 11 précise qu’il s’agit de la sœur de Marthe et qu’elle est la personne qui a oint de parfum les pieds de Jésus et les essuya de ses cheveux, et
Marc 14 :3 et Mat.26 :6 disent aussi qu’elle oignit sa tête. C’était dans la maison de Simon à Béthanie. Or, en Luc 7 :36-50, nous voyons le Seigneur invité dans la maison d’un
pharisien, et là il est question d’une femme « pécheresse » oignant les pieds de Jésus avec larmes. Le
pharisien est choqué et Jésus le reprend. Il aime le geste de foi de cette femme et Il lui pardonne son passé : « Ta foi t’a sauvée, va en paix ». En Jean 12, nous voyons
l’histoire se répéter de manière semblable, et cette fois-ci, Marie est nommée. Elle oint les pieds et la tête du Maître.
Selon Jean 11 :2, Marie semble être cette femme pécheresse repentie dont parle Luc 7. Nous connaissons en outre Marie en rapport à Marthe sa sœur aînée (Luc 10 :38 :42). Marthe est
celle qui sert Jésus et Marie, celle qui est aux pieds du Maître, pour L’écouter. Et l’on découvre le caractère de Marthe, critique : « Seigneur, ça ne te fait rien de voir que ma
sœur ne fait rien ? ». On voit là deux types de chrétiens. Marie est une femme de cœur, celle qui adore, tandis que Marthe est celle qui agit.
La réaction de Marthe
Lazare est bien mort, confirme Jésus (Jn.11 :14). Notons une chose : Jésus a attendu 3 jours pour venir à Béthanie : dans la pensée juive, l’âme du
mort demeure 3 jours dans la personne avant de quitter le corps. C’est ainsi que ressusciter un mort après 3 jours est réellement un miracle dans la pensée juive.
« Lorsque Marthe apprit que Jésus arrivait, elle alla au-devant de Lui, tandis que Marie se tenait assise à la maison. Marthe dit à Jésus : Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort ». Il y a là un reproche dans la voix de Marthe. Tu aurais pu te presser, pourrait-on lire. Mais Marthe se reprend et confesse que Jésus peut intervenir, en croyant que Lazare ressuscitera à la résurrection des morts... Jésus lui dit alors ces magnifiques paroles (merci Marthe !) : « Je suis la résurrection et la vie, celui qui croit en moi vivra, même s’il meurt ». Marthe proclame alors la Seigneurie de Jésus avec humilité.
La confession de Marthe est belle et presque trop parfaite : « Oui, Seigneur, je crois que Tu es le Christ, le Fils de Dieu qui devait venir dans le monde ». Est-elle
vraiment convaincue, ou est-ce comme avec Pierre, le Saint-Esprit qui parle ? Puis elle s’en va et appelle secrètement Marie, disant : « Le maître te demande ». Comme
si elle se sentait dépassée par les événements, par le mystère des paroles de Jésus. Jésus a-t-il réellement
fait appeler Marie ? Il est en tous cas possible que le Seigneur souhaitait tester sa réaction.
La réaction de Marie
Marie est prête à cette rencontre. Elle se lève d’un bond ! (v.29). Elle lâche ses amis qui la consolent et elle court vers Jésus. Elle tombe à Ses pieds, et
dit comme Marthe : « Si tu avais été ici, il ne serait pas mort ». Cependant, on sent une différence. Il n’y a pas de reproche, il y a un cœur lourd. Elle cherche une
consolation auprès du Maître, elle ouvre son cœur. Elle pleure aux pieds de Jésus… et Jésus pleure ! « Frémissant en Son esprit, Il fut tout ému ».
Voilà le verset le plus court, le plus émouvant : « Jésus pleura ».
Pourquoi Jésus a-t-il pleuré ? Parce que Lazare est mort ?... Non, le Seigneur savait qu’Il le ressusciterait… « pour la gloire de Dieu ». C’était une leçon de foi pour tout le monde. Il semble que Jésus pleure parce que Marie l’a ému aux larmes ! Son cœur a été touché par sa compassion. Rendons-nous compte : le Seigneur de l’univers a été sensible à ses pleurs, il est ainsi sensible à la douleur de chacun de nous. Il voit le cœur brisé de Marie, Il est attentif à sa douleur.
Dieu recherche des adorateurs
Dieu attend que nous ressentions la compassion, comme Marie. Il recherche des adorateurs, n’est-ce pas ? Jean 4 :23 : « L’heure vient et elle est
déjà venue, où les vrais adorateurs adoreront en esprit et en vérité. Ce sont là des adorateurs que le Père demande ». Le terme est fort. Il sous-entend des chrétiens qui sachent
prendre à bras le corps les sujets divins et pleurer. Dieu aime les passionnés et ceux et celles qui aiment de tout leur cœur, de leurs entrailles.
Il n’y a pas de neutralité possible ou de chrétien « raisonnable ». Marthe et Marie sont un peu les prototypes de deux sortes de chrétiens. Jésus aime Marthe et Marie d’un même amour,
mais l’on voit que Jésus attribue à Marie la faveur, disant qu’« elle a choisi la bonne part ».
Qu’est-ce qui fait la différence ? Marie est celle qui a versé le parfum sur les pieds de Jésus les essuyant de ses cheveux, et sur Sa tête comme une onction royale. C’est celle qui a sans
doute le plus le sens du péché. Elle était une pécheresse, et Jésus lui a pardonné. Elle sait d’où elle vient. C’est ce qui fait la différence : avoir le sens aiguë de sa
condition de pécheur. Marie est morte au monde. Elle n’espère plus rien de l’homme ou de l’humanité et sa foi est centrée sur Jésus qui lui a redonné la vie. Et Dieu a élargi son cœur davantage
encore.
A suivre ...