L'Alliance d'Israël
Dieu avait prévu une alliance de salut pour Israël. Au travers de l’alliance de Dieu avec Abraham, le peuple juif entrait dans l’Alliance divine. « En ce jour, l’Eternel fit alliance avec Abram » (Gen 15 :18) ; Il la confirma à Abraham en Gen 17:7 (brit ‘olam, une alliance perpétuelle), avec Isaac (Gen 26) et Jacob (Gen 35). Cette Alliance conférait au peuple juif une sécurité, une protection spéciale, une promesse de salut, une prospérité - l’Ange de l’Eternel était son garant (Ex 23 :23, Deut 9 :3).
L’Alliance divine est à l’image de l’Arche (teva) de Noé : seuls ceux qui sont dans l’Arche sont sauvés. On peut dire la même chose pour l’Alliance de Dieu au travers d’Abraham-Isaac-Jacob - une alliance qu’on peut qualifier de juive. Celui qui ne fait pas partie de cette alliance n’est pas sous la protection du Dieu de l’univers - le chrétien greffé sur l’olivier franc Israël fait partie de cette alliance.
‘hayav karet – passible de retranchement
Exode 31:14 « Vous observerez le shabbat, car il sera pour vous une chose sainte. Celui qui le profanera, sera puni de mort ; celui qui fera quelque ouvrage ce jour-là, sera retranché <03772> du milieu de son peuple ».
Le terme « retranché » (karat) signifie être coupé de la communauté, et a pour conséquence la mort ; un Juif désobéissant sur certains points fondamentaux, comme le shabbat, l’idolâtrie, manger le sang, ou du pain à Pessa’h (Ex 12 :19), était retranché.
Cela signifie aussi que ce Juif sort de l’Alliance divine ; il se coupe de la protection divine et donc encourt la mort. D’Israël sortira un reste – Sha'arit Ya’aqov (Soph 3:13; Mic 2:12) qui seul sera sauvé.
La position du chrétien
Le chrétien bénéficie de la protection divine à partir du moment où il rentre dans cette Alliance faite avec Abraham. La reconnaissance de Jésus/Yeshoua’ et de son œuvre à la Croix nous permet d’entrer dans l’Alliance, en étant greffés sur l’olivier franc/Israël. Nous sommes adoptés et sommes considérés comme enfants de Dieu à l’égal du fils naturel, le peuple juif. Nous sommes sauvés parce que nous entrons dans l’Alliance d’Israël, comme si nous entrions dans l’Arche de Noé qui nous sauve du Déluge.
Le blasphème contre l’Esprit – un « retranchement » ?
« Quiconque parlera contre le Fils de l’homme, il lui sera pardonné ; mais à celui qui blasphémera contre le Saint-Esprit il ne sera point pardonné » - Luc 12 :8-10.
Nous avons un exemple avec Ananias et Saphira (Actes 5 :3) : « Ananias, pourquoi Satan a-t-il rempli ton cœur, au point que tu mentes au Saint-Esprit, et que tu aies retenu une partie du prix du champ ? ».
Pourquoi doit-on mourir en « mentant au Saint-Esprit », et que l’on est pardonné si l’on parle contre le Fils de l’homme, Jésus-Christ ?
Dieu est le même et ne se contredit pas. Par Son incarnation, le Seigneur s’est abaissé jusqu’à l’homme (Phil 2 :6-7) – « il s’est dépouillé lui-même en prenant la forme de serviteur ». Avec Christ, nous sommes sous la grâce. Avec l’Esprit, nous sommes en présence du Dieu Créateur, du Juge suprême. L’Esprit de Dieu/Roua’h Elohim – était le bras droit de Dieu à la création (Gen 1 :2). Il représente la souveraineté du Dieu Créateur.
Celui qui s’oppose à l’Esprit s’oppose au Dieu Créateur, il sort de l’Alliance, il est retranché.
Tel Moïse, tel le chrétien…
Il est intéressant de comparer la vie de Moïse à notre parcours chrétien.
Moïse/Moshé a été « sauvé des eaux » grâce à sa sœur Myriam qui l’a placé dans une caisse de jonc (tevat gomé). Ce couffin imperméabilisé vogua jusqu’à la fille de Pharaon ; émue, la fille de Pharaon adopta Moïse et rechercha une nourrice. Myriam conseilla de prendre sa propre maman Yokheved. Myriam/Marie fut un peu une seconde maman pour Moïse ; elle interviendra après la Mer rouge, entraînant prophétiquement les filles de Sion dans la danse.
Moïse, élevé comme un prince, passa une grande partie de sa vie dans un monde païen en Egypte (40 ans). Par la suite, il passa 40 autres années comme berger, chez Jethro le Madianite et épousera sa fille Sephora. Et c’est dans la montagne, que Moïse fit la rencontre avec Dieu au Buisson ardent, qui lui donne alors comme mission de conduire les enfants d’Israël en Terre promise.
Quel est notre parcours en tant que chrétien ?
Avec Christ, nous sommes 'sauvés des eaux' sales du péché ; le nom en hébreu du couffin de Moïse et de l’Arche de Noé est le même : teva. Puis nous sommes dans notre vie chrétienne immergés dans un contexte païen, qui est la civilisation issue du monde grec [2] (Yavan). Cependant nous sommes bien « enfants du roi », adoptés par Dieu, cohéritiers de Christ.
Dès le 17e siècle, Dieu se révéla à des chrétiens à propos des Juifs ; de nombreux hommes et femmes de Dieu comprirent l’urgence de prier pour redonner une terre et une nation au peuple juif en errance. Le Buisson ardent au Mont ‘Horeb est le lieu où Dieu a révélé Son NOM à Moïse ; c’est aussi notre rendez-vous avec le Dieu de Jacob – hwhy – qui nous commande d’aider le peuple juif pour le conduire à sa destination, en le bénissant et le soutenant.
C’est aussi notre salut de revenir à la source, à nos racines hébraïques.
Moïse est revenu à ses racines juives et finalement ne rentrera pas dans le Pays promis. Mais Moïse sera là avec Elie sur la montagne de la Transfiguration avec Jésus, 1500 ans plus tard.
Nous serons nous-mêmes - le reste de l’Eglise - enlevés vers le Seigneur dans les nuées pour revêtir notre corps de gloire. Puis nous reviendrons avec le Messie glorieux qui établira sur la terre le nouveau « Royaume d’Israël » (Actes 1 :6). Nous serons alors UN/e’had avec le peuple juif, qui eux-mêmes, transformés par l’Esprit, seront « lumière pour les nations ».
Le Seigneur a fait de nous des sacrificateurs et des prophètes dans Son Royaume ; ainsi, nous pouvons prier comme Aaron et ses fils qui devaient prier sur le peuple, selon Nombres 6 :23-26 :
« Que l'Eternel te bénisse, et qu'Il te garde ! Que l'Eternel fasse luire sa face sur toi, et qu'Il t'accorde sa grâce ! Que l'Eternel tourne sa face vers toi, et qu'Il te donne la paix ! … ».
Le verset 27 dit qu’en priant cette prière, nous plaçons le nom de Dieu-hwhy et Sa bénédiction sur les enfants d’Israël.
GF – le 29 mars 2018
[2] Yavan est le fils de Yafet à qui il est dit d’habiter « dans les tentes de Shem » (Gen 9 :27). Shem est l’ancêtre du peuple juif et Yafet qui représente la civilisation occidentale est invité à se réfugier sous sa tente.