L'ordre de bénir Israël
« Nul n’est semblable à Dieu, ô Yeshouroun ! Chevauchant dans le ciel, il vient à ton secours, il est majestueux, monté sur les nuages. Le Dieu d’éternité est un refuge, il est depuis toujours un soutien ici-bas. Et il met devant toi l’ennemi en déroute et il dit : « Extermine ! »
Car Israël demeure dans la sécurité, la source de Jacob jaillit bien à l’écart vers un pays où poussent le froment et la vigne et où le ciel distille la rosée.
Que tu es heureux, Israël, car qui est comme toi un peuple secouru par l’Eternel lui-même ? Il est le bouclier qui vient à ton secours, il est aussi le glaive qui te mène au triomphe ! Tes ennemis te flatteront, mais toi, tu marcheras sur les hauteurs de leur pays » - Deut 33 :26 (SEM)
Combien j’aime ces paroles de Moïse, le Libérateur des enfants d’Israël. Et pourtant, Moïse était le premier à se « plaindre d’eux », il a payé le prix, celui de ne pas entrer dans le pays promis. Prêtons donc attention à ses dernières paroles : elles s’adressent d’abord à Dieu pour Le louer, mais elles sont toujours liées à Israël : « Que tu es heureux Israël, toi le peuple sauvé par l’Eternel ! ». Le mot Yeshouroun n’est pas anodin : c’est un terme d’affection, mais il signifie aussi « celui qui est droit ».
Quoi ?... Après tout ce que Moïse a subi, après la révolte de Koré, celle de Myriam et de Aaron, après les murmures perpétuels, le grand Moïse qualifie Israël de « peuple droit » ?... On doit réaliser que Deutéronome 33 est une suite de prophéties, adressées à chaque tribu comme Jacob l’avait fait en Genèse 49. Ces derniers versets (26-29) sont comme une clé de voute – Moïse parle dans l’Esprit, il est submergé d’émotion et d’onction. Cela nous fait penser aux paroles de Paul en Romains 11 :33-36. Egalement, mais sans comparaison de personne, ce sont les paroles de Balaam : « Voici, j’ai reçu l’ordre de le bénir (est-ce différent pour nous ?) : (Dieu) Il a béni, je ne peux faire autrement : Il n’aperçoit en Israël aucune iniquité, ne voit point d’injustice : l’Eternel, son Dieu, est avec lui ; Il est son roi, l’objet de son allégresse (SEM : chez lui résonne l’acclamation royale)».
Balaam a eu « l’ordre de bénir Israël », comme Moïse, comme Paul. Qu’en est-il de nous ?... (cf Gen 12 :3). Moïse n’est pas, comme on pourrait le penser, d’une alliance révolue ! N’oublions pas que Moïse était auprès du Seigneur sur le Mont de la transfiguration. Il n’est pas un « has been », et les paroles de Moïse comme celles de Balaam ou de Paul sont issues directement du cœur de Dieu.
Ouvrir les églises à l’enseignement sur Israël
Pourquoi alors dans notre pays, ceux qui défendent Israël, ceux qui enseignent sur Israël et sur la fin des temps, sont conspués, mis à l’index, et sont même accusés d’être de « faux prophètes » ?... Pourquoi l’Eglise ne porte-t-elle pas Israël, comme Hur et Aaron qui soutenaient les bras de Moïse, quand Josué combattait Amalek (Ex 17 :10) ?... Bras droit de Moïse, Hur est de Juda, de la maison de Caleb, et il est le grand-père de Beetsalel, l’artisan génial. Aaron est souverain sacrificateur, frère de Moïse – Deux tribus majeures : Juda et Lévi, la royauté et la prêtrise, ils représentent : 1) le combattant sur le terrain, et 2) l’intercesseur, le combattant spirituel. Le Messie contient ces deux ministères, selon Zach 6 :6 : « (le Messie) Il bâtira le temple de l’Eternel ; il portera les insignes de la majesté ; il s’assiéra et dominera sur son trône, il sera sacrificateur sur son trône, et une parfaite union régnera entre l’un et l’autre ». N’est-ce pas le propre de l’Eglise de manifester ces deux onctions ?
Agir de manière politique
Comment pouvons-nous ne pas porter Israël ?... « Nous ne faisons pas de politique… », disent certains. Mais Dieu est éminemment politique, c’est Lui qui place les autorités. Combattre dans la prière est une chose, combattre « sur le terrain » en est une autre ; c’est agir sur un plan social, au sein d’organisations caritatives par exemple. C’est également agir politiquement : le pasteur Martin Luther King a agi politiquement contre l’apartheid, le pasteur William Hechler a soutenu Théodore Herzl et l’a conduit dans les cours des grands de l’Europe, comme le Kaiser. Le pasteur Dietrich Bonhoeffer (assassiné sur ordre d’Hitler), et Martin Niemoller[1] ont élevé leurs voix contre le nazisme, de même le pasteur Marc Boegner contre le régime de Vichy, de même André Trocmé et les pasteurs du plateau du Chambon, pour sauver les enfants juifs… La liste est longue. Je veux mentionner également le pasteur Wurmbrand qui a passé des années d’emprisonnement et de torture dans les geôles roumaines de Ceausescu. Toutes ces actions, au service de Dieu.
C’est durant la guerre du Golfe en 91, alors que les Scuds de Saddam Hussein tombaient sur Israël, que Dieu a parlé à des intercesseurs, à Jérusalem : « C’est le temps de ramener mon peuple du Nord ». Il a fallu alors mettre en place des stratégies, des programmes, collecter de l’argent, affréter des avions, des bateaux, pour ramener les Juifs du Nord - des actions éminemment politiques.
Je mentionne pour finir le « lobby » chrétien au Parlement européen - The European Coaliton for Israel, et, toutes les grandes organisations chrétiennes à Jérusalem – Chrétiens Amis d’Israël (CFI), l’Ambassade Chrétienne Internationale de Jérusalem (ICEJ), Bridges for Peace, etc.
Des ennemis actifs
Avec le conflit avec Gaza, surgissent à nouveau les manifestations anti-Israël. Ces gens-là ne prennent pas de vacances, ils sont super-actifs et agissent sur tous les plans – médiatique, économique, politique, juridique. BDS (Boycott, Désengagement, Sanctions) par exemple, est une vraie entreprise de déstabilisation et de délégitimation d’Israël aux yeux du monde. Voir sa Charte (LIEN). Ils vont sur les marchés, dans les centres commerciaux, ils manifestent, ils agissent dans tous les milieux, etc.
Est-ce que nous n’avons pas le devoir de nous élever contre cette offensive, de contrer ces manifestations (je ne parle pas de violence), de rechercher des stratégies ?... N’avons-nous pas à nous impliquer en brandissant fièrement notre amitié à Israël ?... Le drapeau d’Israël, le Magen David entre les deux bandes bleues (le Nil et l’Euphrate), est explicite. Ce drapeau est comme un étendard.
Bien sûr agissons comme Daniel avec sagesse, mais avec détermination et courage. Nous avons à manifester notre soutien à Israël ; c’est impératif.
Au temps marqué
Dans les réflexions à propos d’Israël, on entend aussi : « Tant qu’ils n’ont pas reçu Jésus… ». Une manière de dire qu’on ne peut rien pour eux, tant qu’ « ils » s’entêtent à refuser le message évangélique. Pourtant, la prophétie de Balaam (celle de Dieu) est claire : « Je le vois du sommet des rochers, Je le contemple du haut des collines : C’est un peuple qui a sa demeure à part, et qui ne fait point partie des nations » - No 23 :9. Israël n’est pas compté comme faisant partie des nations. Il y a les nations, et il y a Israël – Israël redeviendra avec la venue du Messie, « la première des nations » (Jér 31 :6). Ce peuple appartient à Dieu ; c’est « son trésor » - ‘am segoula.
Examinons cette parole – No 23 :23 : « Au temps marqué, il sera dit à Jacob et à Israël quelle est l’œuvre de Dieu ». On pourrait traduire ainsi : Quand Dieu le jugera bon, Il enlèvera le voile placé sur le peuple juif, et celui-ci comprendra alors les choses qui lui avaient été cachées jusque-là. On peut faire le parallèle avec l’histoire de Joseph : à un moment précis, Joseph devenu Pharaon, se révéla à ses frères. Et alors les fils de Jacob purent comprendre que Dieu avait tourné le mal en bien, et que ce frère qu’ils avaient jeté dans une fosse et vendu pour 20 deniers, était devenu leur sauveur.
Une Eglise combattante
« Sur Asher il dit : Béni soit Asher entre les enfants d’Israël ! Qu’il soit agréable à ses frères, et qu’il plonge son pied dans l’huile ! Que tes verrous (souliers) soient de fer et d’airain » - Deut 33 :24-25. Le Seigneur veut équiper Asher pour le combat de la fin des temps. Je crois que cette tribu désigne l’Eglise d’aujourd’hui.
1 - Dieu attend de l’Eglise qu’elle « plonge ses pieds dans l’huile » sainte ! Qu’elle agisse avec l’onction et la force du Saint-Esprit.
2 - Et qu’elle chausse ses brodequins de fer - le mot hébreu désigne des chaussures hautes, « verrouillées », comme des rangers, ou bottes de combat.
Asher a un défaut, il aime se prélasser. Dans Juges 5, nous lisons l’histoire de Déborah la prophétesse : pour combattre l’occupant cananéen, Déborah a appelé les tribus à se lever. Des tribus ont répondu : Issachar, Nephtali et Zabulon, entre autres. Il est dit que les autres étaient inopérantes, et étaient occupées par des choses stériles, des discussions sans fin, des voyages, des vacances…
Quand à Asher, il se reposait au bord de la mer (v 17), il se prélassait. Voilà le problème de Asher !
L’Eglise est devant ce choix : soit elle combat et s’engage, soit elle se trouve des excuses – des problèmes d’églises, le financement du local, des discussions théologiques stériles, ou la crainte de perdre sa tranquillité. L‘ennemi, Amalek ou Satan, ne prend pas de vacances. Et il n’a pas peur d’une église faible.
Eglise, plonge tes pieds dans l’huile et chausse tes brodequins de fer ! Israël a besoin de toi, le Seigneur t’attend !...
Gérald Fruhinsholz,
Shabbat 12 juillet 2014,
après une alerte rouge sur Jérusalem
Actions concrètes :
- Que les prières montent des églises ; que ce sujet ne soit pas le fait de quelques individus, mais d’un temps de prière officiel pour Israël, et le conflit.
- Prions pour les croyants qui sont appelés actuellement au front, à Gaza, mais aussi pour tous les jeunes soldats, et les réservistes qui n’aspirent qu’à une chose, vivre dans la paix.
- N'oublions pas également de prier pour les populations civiles, tant israélienne que palestinienne, afin que le Seigneur les protège.
- N’annulons pas vos voyages prévus en Israël, tant que c’est possible.
- Manifestons pacifiquement votre soutien devant les consulats ou l’ambassade d’Israël.
- Achetons des fruits et des produits d’Israël !
- Apportons vos offrandes pour bénir Israël. Cela inclut des ministères qui s’occupent des Arabes.
- Prions que Dieu se révèle aux chefs du Hamas ! Corneille le Centurion était le chef d’une armée d’occupation qui n’était pas tendre envers les Juifs, et Dieu l’a touché.
- Prions les psaumes 90 et 121 notamment, que les « flèches », les roquettes et les missiles n’atteignent pas leur but.
- Que l’ennemi tombe dans ses propres pièges, et soit détruit…
[1] C’est Martin Niemoller qui a écrit :
« Lorsque les nazis sont venus chercher les communistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas communiste... Lorsqu’ils ont enfermé les sociaux-démocrates, je n’ai rien dit, je n’étais pas social-démocrate... Lorsqu'ils sont venus chercher les syndicalistes, je n’ai rien dit, je n’étais pas syndicaliste... Lorsqu’ils sont venus me chercher, il ne restait plus personne pour protester. »