Ezéchiel - Rentrer dans le prophétique

Publié le par Pasteur Gérald FRUHINSHOLZ


« Fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle sur la maison d’Israël »

Ezéchiel 3.17 / 33.7

 

Ezéchiel (E’hzeqel = D.ieu fortifie ou rendra fort) est l’un des plus grands prophètes juifs ; fils de Bouzi, de famille sacerdotale (Ez 1.3). Descendant d’Aaron, sa famille vient de la 20e classe de sacrificateurs (1Chron 24.16). Il passa son enfance et son adolescence au pays natal, sans doute à Jérusalem, près du Temple. Jérémie était le prophète à cette époque-là. Ezéchiel fut emmené loin de Juda, en 597 av. JC, en même temps que le roi Jojakin, 8 ans après la déportation de Daniel et dans la 2e vague de déportation en Babylonie[1].

 

Ezéchiel apprit la catastrophe qui s’abattit sur Israël en 586 av JC – Ez 33.21 : « La ville a été prise ! », lui apprit un fugitif. Lorsqu’il eut 30 ans, à l’âge requis (comme Jésus et les Lévites en général) pour exercer le ministère, Ezéchiel fut choisi par D.ieu pour encourager le peuple et l’avertir. C’est au bord du fleuve Kébar, dans le lieu appelé Tel-Aviv, qu’il fut interpellé par D.ieu et transporté par l’Esprit :

 

« Va vers les captifs, vers les enfants de ton peuple ; tu leur parleras, et, qu’ils écoutent ou qu’ils n’écoutent pas, tu leur diras : Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel. Et l’Esprit m’enleva, et j’entendis derrière moi le bruit d’un grand tumulte : Bénie soit la gloire de l’Eternel, du lieu de Sa demeure ! J’entendis le bruit des ailes des animaux, frappant l’une contre l’autre, le bruit des roues auprès d’eux, et le bruit d’un grand tumulte. L’Esprit m’enleva et m’emporta. J’allais, irrité et furieux, et la main de l’Eternel agissait sur moi avec puissance. J’arrivai à Thel-Abib, vers les exilés qui demeuraient près du fleuve du Kébar, et dans le lieu où ils se trouvaient ; là je restai sept jours, stupéfait au milieu d’eux » -Ezéchiel 2.11-15

 

Quelle tristesse pour le peuple juif avec la destruction de la ville sainte et du sanctuaire ! C’est ce temps que le Seigneur choisit pour se manifester au prophète d’une manière si incroyable. Ezéchiel fut littéralement transporté dans des visions célestes telles qu’il en tombait par terre ! Comment rester debout en découvrant l’exubérante et terrifiante gloire de D.ieu ! Nous devons nous attendre à ces choses, de notre temps…  

 

Sentinelle sur la maison d’Israël !

Esaïe 52.8 – « La voix de tes sentinelles retentit ; elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris d’allégresse ; Car de leurs propres yeux elles voient que l’Eternel ramène (restaure)  Sion »

 Jérémie 6.17 – « J’ai mis près de vous des sentinelles ; Soyez attentifs au son de la trompette ! »

 Ezéchiel 3.17 et 33.7 – « Fils de l’homme, je t’ai établi comme sentinelle sur la maison d’Israël »


Le mot sentinelle adressé aux trois prophètes est TSOPHIM (= veilleur, prophète). Curieusement, Jérémie pensait être le seul juste de sa génération, et D.ieu lui dit qu’Il avait placé des « sentinelles » pour veiller sur Son peuple. Qui sont-elles ? Il y a dans ce mot un sens prophétique.

 

Le rôle de prophète dans la Bible

Etudions le rôle du prophète. Nous voyons que cette fonction est souvent liée à celle de sacrificateur. Elles sont même parfois confondues. Le mot prophète existe dans la Bible près de 500 fois.

 

§   Abraham était appelé prophète, alors qu’au travers des Ecritures, on ne le voit pas prophétiser. Quand le roi Abimélec voulut coucher avec Sara, Dieu dit : « Rends la femme de cet homme, car il est prophète, il priera pour toi et tu vivras » - Gen 20.7. Par contre, Abraham était sacrificateur : il édifia dans sa vie des autels et fit des holocaustes. Et d’autre part, il reçut de grandes révélations de D.ieu.

§   Pour accompagner Moïse dans son ministère, D.ieu choisit son frère Aaron : « Aaron ton frère, sera ton prophète » - Ex 7.1. Pourtant, Aaron fut sacrificateur et il est dit de Moïse : « Il n’y eut plus en Israël de prophète semblable à Moïse » - Deut 34.10.  

§   Du temps de David, il y avait le sacrificateur Tsadok et Nathan le prophète. Tous deux l’oignirent comme roi. Cela n’empêcha pas David de prophétiser bien des choses, dans les Psaumes notamment et de même, il exerça le rôle de sacrificateur sur le Mont du Temple. David est le type du Messie.

§   En Ezéchiel 14.4 et 7, on voit que le prophète peut être l’intermédiaire entre le Juif idolâtre pécheur et D.ieu ; de même avec l’étranger : Moi, l’Eternel, Je lui répondrai malgré son idolâtrie… »

§   Elie le prophète ressuscita un fils et fit pleuvoir. Elisée ouvrit le Jourdain et guérit Naaman de sa lèpre. Esaïe fit reculer l’ombre du soleil de dix degrés. Le prophète amène guérison et suscite des miracles.

§   Jean-Baptiste fut « la voix qui crie dans le désert et qui prépare le chemin du Seigneur ».

§   Jésus est appelé prophète : « La foule répondit : c’est Jésus le prophète, de Nazareth en Galilée ». Il fut « un prophète puissant en œuvres et en paroles devant D.ieu et devant les hommes ».

 

Dans le NT, il y a une différence entre le chrétien qui possède un ministère de prophète – il y a cinq ministères : apôtre et prophète, évangéliste, pasteur et docteur (Eph 4.11) – et celui qui a le don de prophétie. Paul, en 1Cor 14.1 (et 14.39), dit qu’il nous faut tous aspirer aux dons spirituels et notamment à celui de prophétie. Or les limites de la prophétie, ce n’est pas la prédiction – elles sont clairement définies : « Celui qui prophétise parle aux hommes, les édifie, les exhorte, les console… il édifie l’église » - 1Cor 14.3-4. Cette prophétie n’est que positive, les limites en sont l’édification, l’exhortation et la consolation.  


Attention à ceux qui prophétisent à tort et à travers. Il est dit que les faux prophètes se multiplieront dans les derniers temps. Attention à ceux qui font des prédictions : « le Seigneur m’a dit que… ». Combien de fausses paroles ont été données, sans réalisation ! Le critère pour un bon prophète est justement que les paroles ou prédictions s’avèrent justes (Jér 14.14). Grande est la responsabilité pour ceux qui veulent endosser ce ministère. On ne s’intitule pas prophète, ce sont des frères reconnus qui discernent ces choses et acceptent de reconnaître un ministère prophétique.

 

Les huit fonctions du prophète, selon la Bible AT et NT

1.                  Il guérit, délivre et fait du bien (c’est l’aspect le plus reconnu et le plus apprécié)

2.                  Il fait des miracles

3.                  Il reçoit les révélations de D.ieu (apprenons à reconnaître la voix de D.ieu !)

4.                  Il intercède pour le peuple ou le pays (notamment Israël)

5.                  Il est l’intermédiaire entre les hommes (même pécheurs, Juifs ou goyim)

6.                  Il permet que les paroles s’accomplissent (en les proclamant : « Fils de l’homme, prophétise… »)

7.                  Il oint le Roi (il est important de bénir Sa venue proche, à Jérusalem)

8.                  Il prépare la voie du Messie

 

Une nouvelle dispensation et un rôle prophétique

Depuis 1967 et la réunification de Jérusalem sous souveraineté israélienne, il est dit que « le temps des nations est terminé » (Luc 21.24). Nous pourrions dire que nous sommes aujourd’hui dans les temps pré-messianiques précédant la venue du Messie ! Or, de la même façon que Jean-Baptiste a « préparé le chemin du Seigneur », nous sommes appelés à préparer le chemin du Messie, le Roi des rois ! (cf Esaïe 40).

 

C’est un rôle prophétique, tout simplement ! Chacun de nous, en tant que vrais disciples, devenons « prophètes » ou sentinelles, ou gardes. Ce que Jésus a fait, nous pouvons le faire, dit la Bible. Et les huit points décrivant le prophète désignent un vrai disciple de Jésus finalement. Nous sommes dans un temps prophétique, celui des derniers temps, et il importe que nous réalisions ce changement de dispensation.

 

Notre « rôle prophétique » peut se manifester de différentes manières, avec les dons spirituels avec lesquels le Seigneur nous a équipés. Nous pouvons prier pour les gens, intercéder, imposer les mains pour la guérison, agir de manière prophétique par le chant, la danse et avec les instruments, recevoir des paroles de D.ieu, faire des miracles, proclamer la Parole avec foi afin qu’elle s’accomplisse, « oindre » le Roi des rois en Le couronnant et en Le bénissant. En cela, nous préparons le chemin du Messie.


Sacrificateurs et prophètes

Nous avons vu que le ministère de sacrificateur est souvent lié à celui de prophète. Jean dans l’Apocalypse (1.6 et 5.10) reçoit cette révélation : « Il a fait de nous un royaume et des sacrificateurs », et plus loin : « Tu as fait d’eux un royaume et des sacrificateurs pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre ». Dans le N.T., Christ est le souverain sacrificateur unique et parfait (Héb 7.24-28). Les croyants font tous partie du sacerdoce royal (1Pi 2.9), étant devenus sacrificateurs et rois avec Celui qui les a introduits jusque dans le lieu très saint, dont le voile a été déchiré. Voilà notre fonction pour le présent et le futur. En Jésus, nous possédons le ministère de sacrificateur. Quel est-il ? Il consiste à offrir à l’Eternel nos offrandes spirituelles et à apporter la bénédiction dans ce monde en priant « au nom de Jésus » sur toute personne vers laquelle le St Esprit nous conduit, pour la guérison, la délivrance et le salut. Il y a évidemment une connexion avec le domaine prophétique. Nous devons pénétrer sans crainte sur ce terrain.

 

Continuons. Zacharie, le père de Jean-Baptiste était sacrificateur de la classe d’Abija (Luc 1.5). En 1Chron 24.7, nous voyons qu’il y a 24 classes de sacrificateurs (cp Apo.4.10). Verset 16, il est question de la 20e classe, celle du sacrificateur et prophète Ezéchiel. Au verset 10, nous voyons la classe d’Abija (8e classe) qui correspond à Zacharie. Juste après est la 9e classe, celle de YESHOUA. La version Segond traduit JOSUE, mais c’est bien Yeshoua dans l’hébreu. (Le chiffre 9 est intéressant : tout multiple de 9 fait 9 en additionnant les chiffres – le 9 ne change pas, comme le Seigneur qui demeure en nous…)

 

Ne pourrait-on pas dire que nous sommes, nous croyants « messianiques » en Jésus, issus de cette 9e classe ? Alléluia pour toutes les œuvres dans lesquelles le Seigneur nous fait collaborer en tant que sacrificateurs et prophètes, serviteurs de l’Eternel. Sentons-nous investi(e)s dans cette fonction, c’est glorieux ! Il n’y a plus « ni homme ni femme », le Seigneur utilise toute bonne volonté pour rentrer dans ce ministère.

 

« Puisse le peuple de D. être composé de prophètes ! »

C’est Moïse qui a dit cela (Nb 11.29), de manière prophétique. Et Amos dit aussi que le Seigneur ne fait rien sans révéler son secret à ses serviteurs les prophètes (Amos 3.7). Nous devons être attentifs à tous les signes actuellement, comme des sentinelles, et sonner du schofar prophétiquement…  En Esaïe 52 (7-10), il y a ce merveilleux passage décrivant les derniers temps par rapport à Israël, dans lesquels nous sommes impliqués:


 « Qu’ils sont beaux sur les montagnes, les pieds de celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la paix ! De celui qui apporte de bonnes nouvelles, qui annonce la délivrance !

De celui qui dit à Sion : ton Dieu règne !


 La voix de tes sentinelles retentit ; Elles élèvent la voix, elles poussent ensemble des cris d’allégresse ;

Car de leurs propres yeux elles voient que l’Eternel ramène (ou restaure) Sion. Eclatez ensemble en cris de joie, ruines de Jérusalem ! Car l’Eternel console Son peuple, Il rachète Jérusalem.

L’Eternel découvre le bras de Sa sainteté, aux yeux de toutes les nations ;

Et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu »




[1] Historique : Invasion de Juda par Nebucadnetsar en 605. 1ère déportation en 605 – 2ème déportation en 597 – Prise de Jérusalem et destruction du Temple –  3ème déportation en 586 avant JC.

Publié dans Enseignement

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